Cyrillo

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HOLLYWOOD

La Fleetwood rouge décapotable longeait Sunset Bld à une allure paresseuse. Il faut dire que le temps s'y prêtait, le macadam s'incrustait des marques des pneus de l'auto car le soleil de midi le faisait pratiquement fondre.

Rock, immense, occupait le siège en cuir du conducteur et avait préféré donner au chauffeur son jour de congé. Ce petit homme basané commençait à le fatiguer et malgré tous les avantages dont la nature l'avait pourvu, il était décidément trop bête et sentimental.

Impressionné sans doute d'être le chauffeur et majordome d'une star du cinéma Pedro n'allait sans doute plus rester longtemps à son service, agaçant ces petites gens, vite accrochés à la célébrité et grisés par le luxe ambiant, ils perdaient rapidement tout leur " sel " d'origine, celui qui avait attiré Rock en premier lieu.

La Fleetwood filait sur Vine maintenant et remontait sur Scénic drive où la villa blanche était nichée. Ce rendez-vous particulier excitait l'acteur au plus haut point. Le tournage en cours s'annonçait sous de bons auspices, l'équipe technique, le réalisateur et surtout son partenaire masculin promettait encore un bon succès au box office.

Même si Heda Hopper allait critiquer cet " énième western machiste et kitch " dans le numéro de Variety qui sortirait peu avant la première du film.
Cette vieille peau avait vraiment la dent dure. Elle ne supportait pas les homos et encore moins les acteurs hyper virils à l'écran qui étaient obligés de se marier en vitesse avec leur secrétaire pour camoufler un secret de polichinelle.

Son partenaire était un jeune premier prometteur, la présence d'Elizabeth Taylor dans la production avait favorisé le choix de Rock, mais c'était surtout le sourire de James qui l'avait conquis. Jeune loup indécis, incontrôlable dans ses réactions et sans doute en recherche de lui même.

Les pneus crissent sur le gravier, et la voiture vient se placer derrière la Porsche flambant neuve de James.

Pas de maître d'hôtel pour ouvrir la porte ici, le garçon n'en avait pas les moyens, mais si sa carrière suivait la courbe prévue, il serait bientôt entouré d'un essaim d'abeilles butineuses et voraces, secrétaires particuliers, attachés de presse, domestiques, parasites en tout genre.

Rock connaissait tout cela et y était devenu habitué, voire blasé. Lui, jeune péquenot venu de sa cambrousse s'était habitué aux draps en satin et au champagne à 7 heures du matin.

James ouvrit la porte, le soleil illumina sa silhouette fine et parfaitement dessinée dans l'encadrement de la porte d'entrée.

Rock en eut le souffle coupé, le mec l'accueillait uniquement vêtu d'une serviette qui lui ceignait la taille, elle était d'un rouge vif profond. Une fine ligne de poils remontait de la serviette vers le torse en s'élargissant au fur et à mesure, un " v " parfait de poils courts sur une peau bronzée par les heures de piscine et de gym.

Rock se demanda pourquoi James l'accueillait dans cette tenue sachant très bien les penchants naturels de l'artiste pour les jeunes males.

Provocation ? Test ? S'imaginait -t-il une seule seconde q'une STAR de la stature de Rock allait se compromettre à faire des avances à un jeune acteur ?

James l'invita a renter. Le patio de la maison largement ensoleillé entourait une piscine d'une bonne dimension, c'est sans doute là que James cultivait sa forme. ROCK ne pouvait empêcher ses yeux de se fixer sur ce petit cul ferme et rond qui le précédait vers la table de jardin où était dressé une jolie table remplie de fruits et de boissons vitaminées.

James l'invita à prendre place dans le profond fauteuil en osier où Rock cala son immense stature. Il avait soigneusement préparé sa tenue :

• Short safari
• Rangers en toile brune
• Chaussettes crème épaisses retournées sur la cheville.
• Chemise en lin ouverte sur son large torse

Il avait également négligemment omis de mettre un slip, sans trop savoir pourquoi, un réflexe prémonitoire ? Ce déjeuner avait pour objet de réviser le script de GEANT.

Leurs rôles respectifs étant prédéfinis par le scénariste qui n'avait pas bien articulé la relation entre les deux personnages.

Attaquant avec entrain ses oeufs bacon et son jus de fruit, Rock s'imprégna de l'atmosphère calme de la maison. James semblait bien nerveux et affairé à tartiner une impressionnante tranche de pain. Son regard avait peu croisé celui de Rock, et l'avait même évité à plusieurs reprises.

Rock se dit qu'il avait peut être une carte à jouer, il engloutit rapidement une partie de l'assiette et se cala bien au fond du fauteuil en basculant négligemment son bassin vers l' avant.

La vue qu'il devait présenter à James devait être particulièrement troublante. Ses immenses jambes musclées et bronzées conduisait le regard de façon convergente vers la bosse de son short qui ne dissimulait rien des formes plus que généreuses de sa bite.

On aurait dit que la toile du short dessinait chaque contour de l'engin. La boucle de sa ceinture en crocodile soulignait le fait qu'il avait également ouvert sa chemise en grand car " il fait terriblement chaud pour cette heure tu ne trouve pas ? ".

La gène de James était palpable, son regard irrésistiblement attiré par l'entrejambes de Rock effectuait des contorsions incroyables pour éviter de s'y fixer.

Le sourire carnassier de Rock montrait qu'il avait marqué un point, et vu juste.

Cette lecture de scénario devenait intéressante ! Il proposa a James de piquer une tête dans l'eau turquoise de la piscine, il faisait décidément trop chaud pour travailler.
Sans attendre la réponse il ôta sa chemise, ses rangers et son short.

James, interloqué vit son corps musclé et immense se diriger vers l'eau, son élégance de félin donnait à sa silhouette une allure impressionnante, et sa queue épaisse battait contre ses cuisses de droite à gauche.

Il plongea dans l'eau et s'ébroua , James se leva timidement de son fauteuil et se dirigea vers les premières marches, il avait du mal à dissimuler l'érection sous sa serviette.
Rock était légèrement déçu car ce qu'il apercevait ne semblait pas très important ni volumineux, mais après tout l'essentiel n'est il pas de bien s'en servir ?

James rejeta la serviette sur le bord de la piscine et se jeta dans l'eau ; il rejoignit Rock et timidement entoura ses épaules de ses bras, son visage s'approcha doucement du sien.
Rock prit les lèvres de James en un baiser profond et goulûment lui téta la langue.
Tout d'abord effrayé par la violence et l'audace du baiser, James se laissa vite convaincre par le talent de Rock.

Leur étreinte se prolongea de longues minutes, soudés l'un à l'autre Rock sentit la queue de taille modeste mais dure comme du béton de James se frotter contre sa cuisse. Il était bien plus grand que lui et James s'insérait parfaitement entre ses bras.

Ils roulèrent dans l'eau tout joyeux de découvrir leurs corps respectifs.
C'est sur l'herbe tendre et fraîchement coupée du bord de la piscine qu'ils s'abattent l'un contre l'autre. Rock commence a tendrement baiser du bout des lèvres le ventre chaud et ferme de James, il remonte le long de son torse jusqu'à son menton qu'il mordille doucement.

Sa langue s'insère dans la bouche haletante de James et commence alors un des baisers les plus fougueux de l'histoire cachée du cinéma...

Les rayons du soleil persiste à chauffer leurs corps enlacés, cette chaleur devenant difficilement supportable James entraîne Rock vers l'ombre de la maison toute proche. Le bout de leurs doigts s'effleurant à peine, James montre le chemin. La maison quoique de petites dimensions est sobre et décorée dans un style californien hispanisant.

La chambre de maître les accueille, un lit blanc immaculé et immense trône au milieu de la pièce. Ils s'y laissent tomber au ralenti, le mouvement élégant de leurs muscles suivant chacun de leurs gestes.

La découverte de l'autre est tellement délicieuse, qu'ils prennent largement le temps de suivre chaque contour de leurs corps. Il n'est pas question de bite, de cul où autre ici. La rencontre est magique et sensuelle, rien de pornographique. Ce film là explore les arcanes de l'amour et de la tendresse au masculin.

Un homme qui touche un autre homme SAIT ce que l'autre peut ressentir, il précède, suit et accompagne chaque geste et sensation car il connaît les frissons provoqués par ce qu'il fait.
Le corps d'un homme est parfait, cumulant dureté et douceur à la fois. La rudesse du corps de bûcheron de Rock est compensée par la douceur de ses gestes, par la tendresse de ses baisers.

James lui, est attentif au plaisir qu'il procure, il aime donner et cela se voit, se sent. Il prend finalement plus de plaisir à ressentir le plaisir de son compagnon que de s'attarder au sien.

Les heures passent et le soleil décline à l'horizon, donnant des couleurs oranges et violacées à la surface de la piscine.

Les amants poursuivent leur quête du plaisir tout au long de cet après-midi. Demain le tournage reprend. Il faut partir.

Rock s'extrait difficilement du lit, encore étourdi par une jouissance inconnue de lui auparavant.
Il s'était laissé pénétrer par le jeune homme ! Il n'avait jamais laissé personne accomplir ce qu'il considérait une profanation de son être.

Aucune douleur ne l'avait terrassé, du plaisir à l'état pur, une fusion des sens incomparable s'était emparée de lui. Ce jeune homme s'était révélé fougueux comme un pur sang . L'avait sailli sans relâche pendant de longues minutes avant de s'effondrer en sueur sur son large dos.

Son air d'enfant perdu était alors revenu, et James timidement demanda à Rock de partir, qu'il fallait être prêts pour demain... tout pour détourner Rock de ce qui venait de se passer.

La sonnerie du téléphone mit fin à la situation qui devenait gênante pour les deux hommes. Visiblement il n'y aurait pas de suite, James était trop mal dans sa peau pour admettre l'inévitable.

Tout joyeux, comme un gosse à qui on vient de promettre une glace James revint en gambadant vers Rock, toute gêne momentanément disparue.

On venait de lui assurer qu'il pourrait essayer sa nouvelle Porsche de course le lendemain en fin d'après-midi et qu'il pourrait la faire chauffer sur un vrai circuit.

Rock comprit qu'il n'en fallait pas plus au gamin pour qu'il oublie ce qui venait de se passer.
Il l'enlaça virilement et monta dans la Fleetwood.

Les pneus aux flancs blancs crissèrent à nouveau sur le gravier....

TERENCE

29 AVRIL 2002

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