Cyrillo

Page précédente

Épisode précédent

Nabil -2

Vendredi soir, à la veille des vacances de Pâques. Lorsque je l'aperçois devant l'entrée du réfectoire, j'ai l'impression de voir une apparition tant il est beau. Il porte un pantacourt blanc, et un débardeur assorti. Les mains dans les poches, il fait les cent pas. Dès qu'il me voit, il vient à ma rencontre et me serre la main pour la deuxième fois de la journée, et plus longtemps que ce que la décence aurait voulu, mais peu importe.

Une fois le repas avalé, il me propose d'aller faire quelques paniers. J'accepte naturellement et on monte se changer et direction le terrain de basket. On a alterné les paniers à trois points, les dribbles, et autres chahuts, et nos éclats de rire résonnaient dans le parc à côté. Notre partie dû durer assez longtemps car lorsque nous nous sommes décider à remonter, le soleil était couché depuis un moment semblait-il.

Arrivés aux dortoirs, presque tout le monde est couché et le surveillant nous fait la morale. Nabil l'envoie chier, lui dit qu'on allait prendre une douche et que seulement après on irait se coucher. Benoit n'insiste pas. On s'installe dans deux cabines voisines, et on délire sur la tête du pion et sur son autorité qui n'existe que dans la mesure où nous sommes disposés à lui accorder.
Ma douche terminée, je me rend compte que j'ai dû laisser ma serviette sur les lavabos. L'eau coule encore du côté de Nabil, je décide donc de sortir pour la prendre. Arrivé aux lavabos, nu et ruisselant, je m'arrête net. Pas de serviette. J'étais sûr d'en avoir pris une. Merde! L'eau ne coule plus. Je me sens comme un gosse. D'ordinaire pas spécialement pudique, j'ai pas du tout envie qu'il me voit dans cet état. Je me presse vers ma cabine et me vautre magistralement devant la sienne. Et c'est au moment où je me relève, très péniblement il faut le dire, que Nabil sort, sa serviette autour de la taille. Je me retrouve donc nu, devant lui, qui affiche un visage neutre.
- Je croyais avoir pris ma serviette mais...

Et c'est à ce moment là qu'il défait la sienne et l'enroule autour de nos tailles, me ramenant par la même occasion contre lui. Avant que j'ai pu dire ou faire quoi que ce soit, son visage s'est rapproché du mien, ses lèvres pressent les miennes et très vite sa langue part à la recherche de la mienne. Jamais je n'avais connu alors l'ivresse d'un tel baiser. Dix secondes ou dix minutes plus tard, il s'écarte, lâche sa serviette qu'il retient par un pan, rentre dans sa cabine et en ressort avec la mienne. Il esquisse un léger sourire. Rapidement je m'enroule dedans et passe devant lui. Il attrape ma main:
- J'suis vraiment désolé mais y a trop longtemps que j'en avais envie...
À mon tour, je m'approche, lui fait juste un petit bisou, et sors.
Une fois au lit, j'arrive enfin à repenser à ce qui vient de se passer, et une fois les idées un peu plus claires, je dois bien avouer que je regrette de ne pas avoir détaillé son anatomie plus en détail...

Je dois dire que lorsque je me suis réveillé ce samedi matin, ça a été avec une boule au ventre... et tellement de questions en tête.... qu'allait-il se passer à présent qu'il m'avait embrassé, que j'avais répondu à son baiser, allais-je gagner l'amoureux, ou allais-je perdre l'ami... Je me suis levé, je me suis habillé, et je me suis assis sur mon lit, résolu à attendre là, la sonnerie qui annoncerait la début des cours... Il ne m'était pas une seule seconde venu à l'esprit qu'il pourrait avoir l'idée de passer par ma chambre avant de descendre... Mais c'est ce qu'il a pourtant fait...
- Je peux rentrer?

Je me suis mécaniquement tourné vers la porte, seule sa tête dépassait, me donnant l'impression d'un enfant qui demande la permission...
Je me suis levé, j'ai mis mes mains dans mes poches, et j'ai pris un air entendu... Il est entré... Il s'est approché de moi, mais j'ai reculé quand il a voulu m'enlacer... L'expression de son visage m'a déchiré, je venais de le blesser... Je me suis alors assis sur le lit inoccupé, plus pour me donner une contenance que par décontraction... Il ne disait rien, et je savais qu'il n'était pas disposé à engager la conversation, je savais que pour une fois c'était à moi de le faire... et pourtant:
- Tu m'en veux?
- Non! Non bien sûr que non... c'est juste que je ne m'y attendais pas, et que j'ai pas envie de te perdre...
Il s'approche, s'assied à côté de moi et passe son bras autour de mon épaule, me collant contre lui...
- Putain mais pourquoi tu m'perdrais?
- Je sais pas... Pour la première fois depuis que j'ai évité son étreinte, je le regarde dans les yeux.. Faut vraiment qu'on parle Nabil...
- Qu'est ce tu veux que j'te dise? Que j'suis amoureux de toi? Ses sourcils se sont froncés, sa lèvre supérieure légèrement relevée, il est sur la défensive...
- En fait j'en sais rien Nabil, mais j'ai besoin qu'on en parle...
Il s'est écarté et a crié: Bah vas-y! J't'écoute!
- Pas ici... Vas falloir qu'on aille en cours et... Je me penche en avant, les coudes appuyés sur mes genoux, la tête baissée... Tu pourrais passer chez moi, la semaine prochaine...
Il se lève, sa colère montant manifestement...
- Si tu veux me jeter tu peux le faire là! Pas b'soin de m'faire venir chez toi! Pas b'soin de m'faire attendre la semaine prochaine!

Je me lève à mon tour, le regarde à nouveau... Son regard me donne envie de pleurer... Il ne comprend pas... Je pose mes mains sur ses avants-bras, me voulant rassurant...
- Nabil, c'est parce que je veux pas te perdre que j'ai besoin de savoir où on va.... Je veux être sûr qu'on attend la même chose....
Il baisse maintenant la tête, et la secoue en signe d'accord....
- On se capte ce weekend pour voir quand tu peux venir?
- Ok...

Déjà la sonnerie retenti et pour la première fois, je le prend dans mes bras, pour la première fois, je me surprend à me demander comment j'ai pu vivre sans la chaleur de ce corps...

Les cours du matin, le trajet en train, celui en voiture jusqu'à la maison, l'arrivée chez moi, tout s'est passé sans que j'en ai vraiment conscience... Ma mère m'a trouvé bizarre, mais n'a pas poussé l'interrogatoire quand j'ai esquivé ses premières questions...

15h08. Assis derrière mon pc, j'ai les yeux rivés sur la fenêtre msn qui me montre que Nabil est connecté, en mode "absent" comme d'habitude, mais connecté. Je sais pas comment engager la conversation... C'est moi qui veut parler, et c'est moi qui ne sait pas quoi dire... Je quitte le mode "hors ligne" et tente un "t'es là?", pas de réponse... Je déballe mes affaires, trie mes fringues qui ont besoin d'être lavées, puis je retourne vers mon écran, toujours rien... J'espère que tout n'est pas fini...

Je vais aller à la piscine... ça va me faire du bien... Je préviens ma mère et sors de l'immeuble, mon sac sur l'épaule, et vais prendre le bus... Il n'y a pas trop de monde, beaucoup de gens doivent déjà être partis pour le weekend, voire la semaine... Je reste deux bonnes heures, surtout à glander dans le bain à remouds. Arrivé aux douches, la scène de vendredi soir défile dans ma tête... mais il n'y a qu'un vieux qui n'a vraiment pas l'air en forme... Ma douche terminée, ma serviette est bien là... Je rentre, plus mal encore qu'avant mon retour du lycée... Au moins cette année, il n'y aura pas le repas traditionnel et interminable de Pâques, puisque qu'il est cette fois organisé par la soeur de ma mère, en Bretagne, et mes parents étant liés par leurs obligations professionnelles, cette torture me sera au moins épargnée. Je décide de rentrer à pied, histoire de prolonger un peu ma solitude... Sur le chemin, je pense que mon état d'esprit y est pour beaucoup, mais je ne vois que des couples, main dans la main, débordants d'amour, euphoriques... Savent-ils au moins combien ils ont de la chance de baigner dans la norme et ses codes évidents? J'en sais rien...

J'arrive donc à la maison en cette fin d'après-midi. Mon père n'est pas encore rentré et ma mère doit probablement bosser dans son bureau... Je vais dans ma chambre, non sans avoir pris au passage un coca et dit à ma mère que j'étais rentré. Petit clic sur la souris, mon pc sort de veille et je repasse en mode "en ligne" sur msn... Il est toujours connecté mais n'a pas répondu... J'ouvre ma boite mail, le téléphone sonne. Je n'ai pas le temps d'arriver à la cuisine que les sonneries cessent, ma mère a dû répondre. Je repasse donc devant son bureau pour rejoindre ma chambre mais elle m'appelle, me disant que c'est pour moi. Je prend donc le téléphone et sors.
- Allo?
- Ouais c'est moi, Nabil... Je te dérange pas?
- Non non, j'étais à la piscine, je viens de rentrer... je referme la porte de ma chambre et essaie de rassembler mes esprits...
- J'étais pas devant mon pc tout à l'heure, et après t'étais en mode "absent" alors j'ai attendu que tu te reconnecte pour t'appeler...
- Ok... et.... ça va..?
- petit claquement de langue... j'attendais qu'on se parle... J'ai réfléchis et je sais ce qu'on peut raconter sur mon dos, et.... tu m'plais vraiment et... j'ai vraiment envie qu'on soit ensemble... vraiment...
Pour la première fois, je l'entends hésitant, timide...
Gros passage à vide.... un million de pensées semblent exploser dans ma tête et en même temps, aucune connexion.... rien...
- Écoute Nabil, je suis jamais sorti avec un gars et...
- Moi non plus! C'est vrai que j'ai déjà eu pas mal de relations.... euh... enfin... tu vois quoi...
- Oui je vois.... et en fait le truc c'est que je peux pas te promettre qu'on le fera dans deux jours tu comprends... Cette phrase est sortie très vite, presque toute seule.... En même temps c'est une des grosses angoisses que son baiser de la veille a fait naître...
- Non mais t'inquiète, je me suis pas lancé pour ça.... je peux attendre...
- Ok.... et on peux se voir quand?
- Bah quand tu veux.... Je suis libre pendant toutes les vacances... Dis moi quand toi tu peux et je viens...
- Je suis libre moi aussi...
- Lundi alors? Ça te va?
- Ok... mes parents doivent bosser toute la journée donc t'as qu'à venir en début d'après-midi... tu veux mon adresse?
- Non c'est bon je l'ai eu avec ton numéro sur le net.... Bon bah à lundi alors...
- Ok ça marche... A lundi et bon weekend...
- re claquement de langue... à toi aussi...
- Ciao...
Après avoir fait les cent pas dans ma chambre durant tout l'appel, c'est encore en arborant ce sourire débile que je m'assoie sur mon lit.... je lui plais....
Avec peine, il faut le dire, je chasse la pintade que je suis en train de devenir et retourne poser le téléphone dans le bureau de ma mère... Elle me regarde fixement, pas bizarrement mais différemment de d'habitude... Non..... elle n'aurait pas osé écouter....

Durant le weekend, j'ai plusieurs fois surpris mes parents à se taire quand j'entrais dans la pièce où ils se trouvaient, autant de messes basses qui me faisaient craindre qu'ils m'avaient grillé... Mais en même temps, si vraiment ils étaient au courant, pourquoi n'abordaient-ils pas le sujet directement....

Bref, je me lève ce lundi matin étonnamment calme, j'ai passé une bonne nuit... Je vaque à mes occupations sereinement, jusqu'à ce que l'interphone me fasse sursauter... Il est à peine 13h30.... Je décroche: - oui?
- Ouais c'est moi, tu m'ouvre...
- C'est l'appart au dernier étage.... j'ouvre...
- C'est le seul?
- Oui...
J'ouvre la porte d'entrée et l'attends sur le palier. Malgré l'absence d'ascenseur, il arrive vite à moi, en petites foulées, vêtu d'un pantalon de survêtement en molleton blanc et d'un sweat noir, un casque à la main... Je ne m'étais même pas demandé par quel moyen il allait venir... Il m'embrasse négligemment, comme si on était un vieux couple....
- J'ai rentré mon scoot dans l'entrée ça dérange pas...
- Non non c'est bon...
Je le fait entrer, referme la porte. Il pose son casque et ses mains se placent de chaque côté de ma nuque, je me retrouve dos contre la porte, son corps contre le mien. On s'embrasse cependant assez tendrement, mes mains vont presque malgré moi se positionner sur ses hanches, pour l'attirer encore plus contre moi...
- Putain tu peux pas savoir depuis combien de temps j'en ai envie...
Son visage est toujours à quelques centimètres du mien.
- Je te fais visiter?
- claquement de langue.... et petit bisou...
Je lui fais donc une visite rapide en évitant ma chambre, il a l'air assez impressionné mais n'en dit mot... On va à la cuisine, je nous sert à boire et il me fait remarquer que je ne lui ai pas montré ma chambre...
- On y va?
Une fois dans ma chambre, j'ai quand même droit à un "putain il est vraiment grand votre appart!".
C'est vrai que ma chambre de plus de 20 m², avec coin bureau, coin salon, dressing et enfin salle-de-bain privative, fait toujours son petit effet... C'est d'ailleurs cette pièce et ses possibilités qui m'avaient fait dire oui au nouvel appart, même si mon avis ne pouvait bien sûr en rien rivaliser avec celui de ma mère....
On s'installe donc dans le canapé et il m'embrasse à nouveau... Petit à petit, il me fait basculer pour se retrouver allongé sur moi... Je pose une main sur son ventre pour essayer de le repousser un peu mais il me dit qu'il n'ira pas plus loin sans que je le lui demande, alors je le laisse faire... Il a une main sur ma cuisse et l'autre qui me tient la tête... De mon côté, j'en ai une sur son épaule et l'autre sur ses côtes... On s'embrasse à pleine bouche, puis dans le cou, le visage, puis la bouche à nouveau...
Je sais depuis pas mal de temps maintenant que les garçons m'attirent mais je ne savais pas si ma sexualité était arrêtée ou non.... je le sais à présent...
Tout en m'embrassant, il remonte son sweat et relève son teeshirt, puis place ma main sur ses reins... Je peux faire l'expérience de sa peau, à la fois douce et chaude. Je caresse donc ses reins, puis remonte un peu vers le milieu de son dos, je sens qu'il frissonne, c'est grisant, et il commence un léger mouvement de va-et-vient avec son bassin et je sens que quelque chose durcit au niveau de son entre-jambe, et c'est excitant...
- On continue sur ton lit on sera mieux...
- Nabil...
- T'inquiète, je veux juste un câlin...
Comment résister à ce sourire....
Debout devant mon lit, il retire ses baskets, puis son sweat et son teeshirt... Il est magnifique... Sa peau halée, ses pecs et ses abdos dessinés, et cette bosse qui commence à tendre le tissu au niveau de son entre-jambe.... Je décide alors moi aussi de me mettre torse nu... Après tout moi aussi je suis dessiné, pas autant que lui, mais dessiné quand même et mon jeans cache mieux l'état d'excitation dans lequel je me trouve... Quel bonheur de sentir son torse contre le mien, sa chaleur, sa respiration... On se rallonge:
- C'est vrai que c'est mieux...
Il revient sur moi et même scénario, caresses, baisers... Jamais je n'aurai cru qu'un gars comme lui puisse être aussi tendre....
Après un long moment, il se met sur le côté, un bras toujours derrière ma tête. Il jète un coup d'oeil sur la bosse qui est plus imposante que jamais et me sourit... Sa malice me fait complètement craquer... Je me blotti contre lui et ses bras se referment autour de moi... On est restés une bonne partie de l'après-midi dans cette position. Je lui ai dit qu'il m'avait plu depuis le début, que j'avais cherché à nouer une relation pour cette raison, et que je m'étais par la suite résigné à une relation purement amicale. Il m'a expliqué qu'au début il avait vu en moi juste un plan cul, mais qu'il avait hésité, pensant que c'était pas une bonne chose d'avoir un plan à l'internat, puis que le temps avait passé, qu'il s'était attaché à moi, et qu'il avait longtemps attendu le bon moment pour se lancer. Il a fini en ajoutant qu'il tenait vraiment à moi...
Merde l'interphone.... Je me lève d'un bon, récupère mon teeshirt, et invite Nabil à se rhabiller... Je cours dans l'entrée pour décrocher: - oui!
- Oui je sais que tu n'es pas seul mais tu peux descendre pour m'aider à monter les courses?
- euh... ok, j'arrive...
Nabil me rejoint.
- c'est ma mère, faut que je descende pour l'aider à monter des trucs...
- bah je vais venir avec toi...
On descend donc tous les deux. Ma mère est effectivement garée en double file, le coffre ouvert.
- Ah bonjour, vous êtes probablement Nabil?
- Oui, enchanté madame. Laissez moi vous aider!
Son aplomb et son charme sont tout bonnement déroutants... Arrivés dans la cuisine, ma mère nous rejoint à son tour.
- Je suis désolée de vous solliciter de la sorte pour notre première rencontre mais...
- Il n'y a pas de problème madame...
- C'est très gentil à vous...
On dirait que ma mère est déjà conquise...
- Vous allez bien rester diner avec nous?
- euh, en fait, ma mère n'est pas prévenue et...
- Ce n'est pas un problème... Vous allez me donner votre numéro et je vais l'appeler moi-même...
Je déteste quand ma mère fait ça... Proposer quelque chose tout en s'assurant d'un accord par le simple ton catégorique de sa voix... C'est donc seulement après avoir obtenu le numéro de la mère de Nabil que nous avons été autorisés à retourner dans ma chambre... Le comportement de ma mère, très gênant pour moi, a beaucoup amusé Nabil. On s'est installé au bureau, on a trainé sur le net, jusqu'à ce que mon père ne rentre. Nous avons rejoint mes parents. Les présentations faites, je dois dire que Nabil s'est montré beaucoup plus détendu que je ne l'aurai été face à une telle situation...
Le dîner s'est bien passé, ma mère ayant bien sûr eu la présence d'esprit de ne pas servir de porc. J'ai trouvé mes parents très agréables, se montrant curieux dès que Nabil prenait la parole, non qu'ils soient d'ordinaire de vrais Thénardier, mais là vraiment limite trop aimables.... Et c'est là que j'ai su qu'ils savaient.... Ma mère avait du écouter notre conversation téléphonique de samedi, mais à quel jeu jouaient-ils au juste?? J'ai tâché de ne rien montrer de mon trouble pendant le dîner, et quand j'ai raccompagné Nabil, non sans y avoir été invité par ma mère bien entendu, je lui ai dit que je pensais que mes parents nous avaient grillés... Il m'a sourit, m'a dit qu'ils avaient l'air de plutôt bien le prendre, et que s'ils savaient, j'avais le temps de lui dire au revoir... Après une rapide étreinte, quelques baisers, je suis remonté, espérant être prêt à affronter mes parents...

- Il a l'air vraiment très bien ce garçon...
- Vous êtes au courant...
Mon père me sourit, et m'invita à m'assoir...
- J'espère que tu n'en voudras pas à ta mère mais tu n'étais pas dans ton assiette quand tu es rentré samedi, et comme tu n'as pas voulu lui dire ce qui n'allait pas, elle a décidé d'écouter ce que tu allais dire à un ami, et donc oui, nous savons....
- Ok....
Je n'avais encore jamais penser à la façon dont je ferais mon coming-out, et jamais je n'aurais imaginer le faire si vite...
- Écoute mon grand, tu es tel que tu es, et ça ne nous pose aucun problème. Cependant, il y a certaines choses que nous refusons....
- Ça y est, le sermon va commencer....
Ma mère me prit la main... mais mon père garda la parole:
- Nous ne voulons pas que ta sexualité soit un obstacle à ton développement et à ton bonheur, nous ne voulons pas non plus de relations sexuelles au fond d'une ruelle ou d'une cave... C'est pourquoi, nous tenons, ta mère et moi, à t'assurer que Nabil est le bienvenu ici, que ce soit en journée ou pour y passer la nuit. Nous avons pleinement conscience que la vie de deux jeunes homosexuels peut très vite tourner au cauchemar, donc nous voulons que tu saches que tu pourras recevoir ton ami quand tu le voudras...
Ma mère pris à son tour la parole:
- Mais ne vas pas croire non plus qu'il n'y a aucune règle... tu devras quand même nous prévenir avant d'inviter Nabil, et je pense qu'un minimum de retenue dans vos débordements d'affection sera a conserver.
Voyant que j'allais réagir à sa dernière phrase elle s'empressa d'ajouter:
- Ce serait la même chose avec une fille mon chéri... Ce serait tout aussi incorrect de te voir embrasser et peloter ta copine devant nous...
- Je comprend... et je dois dire que... merci beaucoup à vous... vous êtes géniaux...
J'avais les larmes aux yeux et je me suis lever pour les embrasser. Je les ai pris tous les deux dans mes bras. Ma mère m'a souffler à l'oreille un "je t'aime". Jamais je n'avais pris conscience de l'amour de mes parents. Bien sûr je savais qu'il m'aimait mais ils ne me l'avaient jamais réellement prouvé... Ma mère s'assura que je ne lui en voulais pas trop de m'avoir "espionné", et minimisa son geste en me disant:
- De toute façon, tu sens son parfum autant que lui....

De retour dans ma chambre, j'ai raconté la conversation que je venais d'avoir avec mes parents à Nabil, dans les moindres détails, sur msn, et tout ce qu'il a trouvé à me répondre c'est:
- Et tu m'invite à dormir quand?

Ptigars

ptigars1992@live.fr

Suite de l'histoire

Rêve ou réalité, ces histoires ne doivent pas vous faire oublier les dangers d'une relation sexuelle sans protection. METTEZ DES CAPOTES
Pour plus d'info : www.sida-info-service.org

www.cyrillo.biz site gay gratuit. Textes et histoires gay.