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HISTOIRE

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Premier épisode

Le dépuceleur de Venise -02

C'est ainsi que, le soir même, lorsque le père Donatelli arriva devant la cellule de son hôte, il entendit une série de couinements et de grognements gutturaux. Pressentant ce qui se passait derrière cette porte, il l'ouvrit et entra.

Il vit tout d'abord le visage béat d'un jeune frère, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, la tête ramenée en arrière. Une main ferme lui tenait les cheveux pendant qu'il criait. A quatre pattes sur le modeste lit, son corps était pris de spasmes ; il avançait et reculait frénétiquement tandis que l'énorme boutoir de Lorenzo rentrait et sortait de sa rondelle distendue. Le gredin, massif en comparaison de se ce corps si fin, se dressait derrière lui. Le visage du bellâtre se crispait sous l'effort, les perles de sueur roulaient sur son corps bruni par le soleil, ses tétons pointaient au centre de leurs larges auréoles, ses bras se cramponnaient aux hanches de son partenaire et ses biceps se gonflaient à chaque mouvement. Les muscles de son torse luisaient, ses fesses se contractaient pendant qu'il s'enfonçait avec vigueur dans le boyau du moinillon.

Le père Donatelli, enivré par le jeune l'étalon en rut, ôta sa soutane et s'approcha des deux hommes sans la moindre pudeur.

Si Lorenzo redécouvrait un sexe qui lui était familier, il n'avait encore jamais vu le supérieur monacal entièrement nu. Son corps était à l'image de sa verge ; il n'était certes pas très grand, mais ses épaules carrées, ses bras gondolés par des muscles avantageux, ses cuisses semblables à des troncs d'arbre et ses pectoraux saillants le rendaient toutefois très désirable. Des poils sombres, et d'autres grisonnants, partaient de la base de son cou, recouvraient son torse râblé, se faisaient plus dense autour de son sexe et descendaient ensuite en cascade sur ses jambes. Sa queue veineuse et saillante se dressait déjà, gorgée à souhait, et son gland sombre venait régulièrement taper contre son pubis fourni.

Excité par ce qu'il voyait, il s'avança jusqu'à ce que son chibre pénètre en intégralité dans la bouche grande ouverte du moinillon. Ce dernier referma ses lèvres autour de ce gourdin qu'il avait déjà sucé des centaines de fois. Rinaldo passa ses doigts dans l'enchevêtrement de poils qui recouvraient ses pectoraux. Il trouva enfin ses tétons, enfouis malgré leurs pointes proéminentes, et les prit entre son pouce et son index. Il les serra en gémissant. Ses mouvements de bassins entraînaient la bouche du frère avec eux ; ce dernier produisait des bruits de succion tandis que de longs filets de salive s'accrochaient au pubis du père et dégoulinaient sur ses bourses velues. Le jeune homme s'en saisit et les malaxa pendant que la vigueur de Lorenzo lui martelait les fesses sans répit.

Le dépuceleur de Venise s'en donnait à coeur joie, revigoré par l'arrivée de cet invité inattendu. Il plongeait avidement dans les entrailles du jeune moine, prenait tout le plaisir possible, puis se retirait pour mieux revenir à la charge. L'enculade fiévreuse ne dura pas longtemps et, dans un hurlement jouissif, le gredin se vida dans le boyau de son partenaire. Il s'allongea ensuite sous lui et, après deux ou trois coups de langue, il récolta sa semence claire et liquide. Pour ne pas être en reste, le père Rinaldo contracta son bassin et, quelques va-et-vient plus tard, il déversa son foutre dans la bouche du moinillon. Il finit par ressortir son épais chibre veineux et l'essuya sur le visage du jeune frère. En habitué de ce repas, le garçon s'en délecta. Puis il se releva et, oubliant sa toge, il quitta la cellule et déambula nu dans les couloirs, le cul plein de jute grasse, disant à qui voulait l'entendre qu'il venait de profiter du chibre du dépuceleur de Venise - pas de doute qu'il y aurait encore plus de clientèle au petit matin devant le cellule de l'homme à tout faire.

Ce dernier s'affala sur le lit, son sexe à-demi mou logé entre ses abdominaux. Le père Rinaldo s'assit sur la seule chaise de la pièce, ses cuisses velues largement écartées, son corps couvert d'une fine pellicule de sueur qui faisait adhérer ses poils à sa peau. Son sexe vint reposer sur ses gros testicules et il le caressa distraitement en se remettant de ses émotions.

- Je suis ravi que tu t'habitues à notre communauté, mon garçon, finit-il pas dire. J'avais peur que l'absence de plaisir féminin te dérange, mais je vois que tu t'en accommodes très bien. Jusqu'à présent je n'ai rien à te reprocher : tu respectes scrupuleusement les termes de notre accord, tu t'acquittes de toutes tes tâches, et il semblerait que bon nombre de mes frères apprécient ta compagnie, à juste titre.

Etendu de tout son long, la tête légèrement relevé, le garnement passait ses mains sur ses muscles encore roides. De temps à autre, il essuyait son gland avec la pulpe de son doigt, ou bien jouait avec la peau de ses bourses. Il n'accorda pas un regard à son bienfaiteur, jusqu'à ce que celui-ci entre dans le vif du sujet :

- Je suis ici pour te demander une faveur, Lorenzo. Je t'en ai fait une il y a peu en t'accueillant, et je voudrais que tu me rendes la pareille. Rassures-toi, ajouta-t-il en voyant le regard circonspect du jeune homme, ce service ne te sera en rien désagréable. Je dirais même qu'il te sera profitable, voire que tu pourrais le trouver distrayant. Il te rappellera tes frasques du bon vieux temps.

A présent, le père Rinaldo avait toute l'attention de son hôte. Ce dernier, figé, attendait la proposition avec un intérêt grandissant. Le supérieur ne cacha pas son sourire et confessa :

- J'ai aujourd'hui reçu la visite d'un garçon qui souhaiterait intégrer notre petite congrégation. Il est désormais majeur, en âge de se séparer de sa famille, et il veut consacrer sa vie d'adulte au Seigneur. J'ai testé ses prétentions et je me suis heurté à la volonté la plus pieuse qui soit. Je ne peux pas refuser d'ouvrir ma porte à un tel saint, surtout si l'on considère son visage d'ange. Mais j'ai bien peur, mon cher Lorenzo, de ne pas réussir à lui prodiguer mes enseignements. Vois-tu, sa famille est si rigide, elle s'accroche si scrupuleusement au Livre, qu'il n'en dérogera pas, ne serait-ce que d'une seule lettre. Il a passé sa majorité depuis quelques années déjà et pourtant il demeure plus chaste que la Vierge. Jamais il ne se confessera à moi, et jamais il n'acceptera ma bénédiction...

" Oh, Lorenzo, mon beau Lorenzo, c'est en homme désespéré que je te demande - que dis-je ? je te supplie de m'aider ! Je ne résisterai pas devant un garçon aussi sensible, aussi doux et aussi innocent que celui-là. Je me refuse à le contraindre, il est bien trop adorable, mais je souffrirai le martyr s'il ne se donne pas à moi... Or, il ne se donnera jamais à moi, sa foi l'en empêchera !

Le père Rinaldo s'était jeté au pied du lit du gredin. A genoux, nu, il dressait ses mains jointes devant cet homme. Des larmes menaçaient de franchir les digues de ses yeux, ses prunelles rougies fixaient le corps parfait du bellâtre. Avec un visage si harmonieux, de si beaux yeux, un physique digne d'Apollon et des manières aussi galantes, le dépuceleur aurait poussé un saint à se damner. Il se redressa au milieu de ses couvertures tandis que Rinaldo lançait une dernière supplique :

- Aide-moi Lorenzo. Jusqu'ici je n'ai fait que profiter des désirs latents de ces garçons, je n'ai jamais eu à en séduire un. Ils se sont tous donnés à moi, ils sont venus de leur plein gré. Je ne suis pas maître dans l'art de la manipulation, je ne sais pas plaire ni donner l'impression qu'on me plaît. En un mot comme en cent, je ne sais pas séduire. Toi, en revanche, tu possèdes une langue d'or capable de glisser des mots doux dans n'importe quel esprit, même le moins réceptif. Avec ta belle physionomie et tes manières, tu sauras tourner les choses en ma faveur.

" Je te le demande au bord de ce gouffre sombre qu'est le désespoir : Lorenzo, acceptes-tu de séduire cet ange pour moi ? Je te demande, à toi le démon déguisé en saint, d'implanter les désirs les plus obscènes entre les plumes de ses ailes, afin qu'il vienne s'offrir à moi. Si tu refuses, je ne te chasserai pas, mais sache que je mourrai de chagrin et qu'aucun péché ne saura plus assouvir mes besoins. Je me dessécherai d'amour jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de mon corps.

Devant une telle tragédie, le jeune homme ne sut d'abord pas s'il devait rire ou pleurer. Aucune parole, aussi émouvante soit-elle, ne peut atteindre le coeur d'un séducteur - cette espèce a appris à ne plus penser qu'en fonction de sa virilité. Celle du gredin, à l'heure actuelle, se trouvait tentée par ce défi que l'on brandissait devant elle. De toute sa carrière, il n'avait jamais rencontré une seule dame qui ait pu résister à ses charmes, et, il devait bien se l'avouer, il était curieux de savoir s'il pourrait s'approprier les sentiments de ce fameux garçon. Il acquiesça donc et le père Rinaldo le quitta, le sourire aux lèvres ; il jubilait intérieurement, persuadé que rien ne pouvait résister à ce mâle en puissance.

Dans les jours qui suivirent, Lorenzo Donatelli s'enferma dans sa cellule et refusa les bienfaits que les frères cherchaient à lui prodiguer. Certains le crurent malade, d'autres furent surpris par une telle abstinence, surtout de la part d'un homme aussi vigoureux. Seul Rinaldo savait que le dépuceleur de Venise puisait dans ses artifices pour établir une manipulation qui conduirait le futur pensionnaire dans San Pene dans son lit.

Un matin, alors que le soleil brillait haut dans le ciel, à peine voilé par quelques nuages, Angelo Mancini prit enfin la soutane et laissa la porte du monastère se refermer derrière lui. Il prononça ses voeux et rejeta ainsi le monde afin de s'adonner aux prières et à l'amour du Seigneur.

Dans un coin de la chapelle, Lorenzo regarda le père Rinaldo qui, d'une main tremblante, versait l'eau bénite sur le front du nouveau venu. Les gouttelettes roulèrent sur des mèches plus blondes que les blés, bouclées et soyeuses. Elles dévalèrent un front pâle, glissèrent sur l'arête d'un petit nez et roulèrent sur des lèvres rosées et pulpeuse. Le gredin comprenait à présent pourquoi le supérieur désirait à ce point ce garçon. Il n'était certes ni très grand, ni très fort, mais son corps fin semblait porté par une force et une grâce que l'on voyait rarement, même chez les plus belles vénitiennes. Son visage évoquait ceux des saints les plus pieux, ses grands yeux, aussi bleus que la lagune, montraient une dévotion sans borne. Lorsqu'il leva ses prunelles vers la statue bénite, il ne s'arrêta ni sur ses muscles proéminents, ni sur son organe imposant, ni même sur son air lubrique ; il n'y vit que l'allégorie d'un homme vénérable et vénéré. " Aucun homme sur terre ne peut le corrompre, il n'offre son amour qu'au Tout-Puissant " avait confié Rinaldo. " Nous verrons bien en temps voulu " lui avait répondu Lorenzo. A présent il voyait, et cela le souciait au plus haut point.

Non pas que l'honneur du gredin le pousse à respecter son engagement, mais plutôt que c'était là un engagement qu'il voulait respecter. Devant un si charmant garçon, il ne pouvait pas résister à l'envi de tenter quelque séduction. Aussi, il résolut de l'isoler le plus tôt possible afin de pouvoir avoir une certaine emprise sur lui.

Ce dessein fut assez vite réalisé car, depuis son entrée au monastère, Angelo avait pris l'habitude de s'isoler dans le petit jardin, tôt le matin. Un livre sur les genoux, il lisait paisiblement, loin de ses frères. Lorenzo avait vite remarqué cette tendance solitaire, que ce soit aux repas, pendant les prières, ou même dans les bains - que tous ces jeunes délurés aimaient prendre ensemble. Angelo était resté hermétique aux jeux coupables de ses camarades et il s'isolait de lui-même au sein de la congrégation.

Quelques semaines après l'arrivée du nouveau moine, Lorenzo se rendit dans le jardin à l'aube et retira sa chemise. Il la suspendit à un arbre et commença les travaux d'entretien que l'on exigeait de lui. Il fit appel à tous ses muscles et, lorsqu'Angelo arriva pour sa lecture matinale, il trouva l'homme à tout faire, à demi-nu, déjà luisant de sueur. Il s'assit sur son banc et ne décrocha pas un regard en direction de Lorenzo. Fichtre, à croire que je ne l'aurai pas avec ces tours-là, pesta intérieurement le gredin. Blessé dans son amour-propre, il décida de tenter une autre approche. Il avait déjà remarqué l'humeur misanthrope qui habitait ce petit ange, et le bellâtre, sûr de ses talents de séducteur, décida d'utiliser ce trait de caractère à son avantage.

Il retourna vers l'arbre, renfila sa chemise et s'assit à côté d'Angelo pour souffler. Le jeune homme, intrigué, lui demanda pourquoi il se tuait ainsi à la tâche alors qu'aucun autre frère ne faisait le moindre effort pour entretenir les murs de San Pene.

- Je ne suis pas des vôtres, soupira Lorenzo, je ne suis pas assez pieu pour cela. Je ne suis qu'un humble garçon du monde qui a dû se retirer ici en de fâcheuses circonstances.

Angelo releva la tête lorsque le gredin lui confia qu'il n'appartenait pas à la communauté. Comme ce dernier le pensait, le jeune garçon n'était pas heureux avec ses frères, et il cherchait un confident qui ne soit pas lié au Seigneur par quelque voeu que ce soit. Puisqu'il avait besoin d'une oreille amicale, Lorenzo lui tendit la sienne - c'était là un premier pas, autant vers son coeur que vers son cul. Et comme toute relation de confiance fonctionne dans les deux sens, le garnement commença par se confier à la demande d'Angelo. Le bel ange, curieux, voulait savoir par quels malheurs un garçon aussi vaillant et travailleur avait bien pu se retrouver enfermer ici.

- Oh, c'est une longue histoire, et je ne mérite pas que l'on verse des larmes sur mon sort. Les moines d'ici sont bien bons avec moi : ils m'acceptent, moi qui suis le produit d'un badinage. Je ne suis qu'un pauvre enfant non désiré qui, contraint de vivre dans la rue, a été recueilli par une femme délurée. Elle a beaucoup exigé de ma chair, elle a perverti mes sens et m'a traité comme un objet de luxure. Je ne suis plus qu'un péché ambulant désormais...

Empilant mensonge sur mensonge, et ajoutant à cela quelques larmes convaincantes, Lorenzo obtint la compassion d'Angelo. Alors que midi sonnait au clocher, le brave garçon étreignait un gredin qu'il prenait pour un martyr. Profitant de cette étreinte, le séducteur laissa ses doigts se balader sur la soutane et serra peut-être un peu plus fort la chair de son nouvel ami. Après le souper, ils parlèrent beaucoup - ils prolongèrent ces discussions jusque tard dans la nuit. Le lendemain, pendant que le garnement s'escrimait au travail, Angelo l'aida de son mieux tout en continuant de se dévoiler. Bientôt, ils prirent l'habitude de se confier l'un à l'autre à la nuit tombée, soit dans la cellule de Lorenzo, soit dans celle d'Angelo.

De son côté, le père Rinaldo se faisait de plus en plus pressant. La relation qui s'était établie entre les deux jeunes hommes ne lui avait pas échappée, et confiant, il réclamait son dû à son hôte. Ce dernier lui rétorquait invariablement qu'une relation basée sur la confiance met du temps à évoluer et que, pour le moment, espérer qu'Angelo s'offre sans retenue n'était qu'une douce illusion.

Pourtant, le jour arriva enfin où une opportunité se présenta et, en manipulateur avisé, Lorenzo ne laissa pas filer le coche. En effet, ces derniers temps, Angelo parlait beaucoup de sa famille, qu'il avait laissée derrière lui avec une pointe de regret. Lui qui était habitué à dormir avec ses frères, il se sentait à présent bien seul, la nuit dans son lit. Lorenzo lui demanda s'il n'y avait pas certains avantages à bénéficier d'une telle tranquillité et, à force de regards appuyés, il réussit à faire rougir son camarade.

- Eh bien, admit ce dernier, il y a un avantage, en effet... Tout seul, je n'ai plus à dissimuler ma culpabilité... Je... Lorsque ma chair s'éveille, il est plus simple de la laisser à l'air libre.

- Et que fais-tu avec cette chair ?

- Seigneur rien ! Ce serait pécher !

Le visage empourpré d'Angelo fit sourire Lorenzo. Il planta ses prunelles noires dans le regard azuré de son ami et lui dit :

- Voyons, je ne suis pas d'ici, souviens-toi. Et tu n'es pas dans un confessionnal, tu peux avouer sans craindre de représailles. Ose me dire, sans mentir, que tu ne t'es jamais plié au désir de ta chair.

Angelo baissa les yeux. Il n'en fallait pas plus à Lorenzo. Il posa sa main sur le bras du moinillon et lui dit :

- Ne t'en fais pas, tu n'es coupable de rien. Un tel plaisir n'est pas un péché, sinon le Ciel ne l'aurait pas rendu si agréable.

Lorenzo colla ses lèvres contre l'oreille d'Angelo et, dans un souffle, il y déposa quelques mots brûlants :

- Profiter de ce qui est agréable n'est pas un crime.

Puis il recula. Le rouge aux joues, Angelo se leva et timidement. Il demanda à Lorenzo s'ils pourraient encore parler à la nuit tombée, après l'Angelus du soir. Le gredin acquiesça avec un sourire en coin.

Ce fut donc sans surprise qu'Angelo le rejoignit dans sa cellule quelques heures plus tard. Ils parlèrent, comme à l'accoutumé. Toutefois, Lorenzo accentua la proximité physique, prétextant un vent froid qui lui faisait rechercher un peu de chaleur humaine. Puis, au milieu d'une longue tirade de son ami, il fit semblant de tomber de fatigue. Il jubila intérieurement lorsque ce dernier, le croyant endormi, repoussa les mèches sombres qui tombaient sur son front pour l'embrasser entre les deux yeux.

Angelo décolla ses lèvres. Le contact avec la peau du bellâtre l'avait électrisé. Elle était si chaude, si agréable. Il posa le dos de sa main contre la joue de son ami. Là encore, la même sensation partie de son coeur pour courir dans ses veines, comme un cheval lancé au galop. Jamais il n'avait ressenti une telle attirance pour l'un de ses camarades. Il savait que ce que les autres frères faisaient - ils ne cachaient pas leur lubricité - mais lui ne voulait pas céder à un tel péché. Il s'était cru suffisamment fort, jusqu'à ce que Lorenzo se rapproche de lui. A présent, il n'avait qu'une envie : revoir le torse de cet Apollon.

Certes ce n'était qu'un petit désir, mais tout comme l'eau creuse la roche, une petite envie érode jusqu'à former un gouffre dans le coeur de l'homme. Ainsi, Angelo trouva enfin le courage de tendre une main vers cet homme qu'il croyait dans les bras de Morphée. Un à un, il défit les lacets qui fermaient le vêtement, puis, le souffle court, il écarta les pans de tissu. La chaleur lui montait à la tête, ses doigts effleuraient à peine ces muscles sculptés et cette peau dorée. Il s'accroupit pour mieux voir l'auréole sombre et pointue qui achevait l'un des pectoraux ; elle sembla se hérisser lorsque son souffle délicat la toucha. Il tendit son index et en posa la pulpe sur le téton de Lorenzo. Il le recula aussi sec de peur que son ami ne se réveille.

Entre ses cils, le gredin assistait à la scène. Il aurait bien souri si cela n'avait pas risqué de gâcher son travail. A force de patience, il s'était insinué dans les pensées les plus intimes d'Angelo et c'était maintenant l'heure de la récolte. Il fallait cueillir les raisins et dépraver cette jeune vigne. Lorenzo distinguait à peine la pointe qui tendait la soutane, mais cela lui suffisait. Il se mit à respirer plus fort, presque à soupirer, pour augmenter la taille de ses pectoraux. Il s'agita un peu dans le lit, feignant un cauchemar, et remonta ses hanches ; son pantalon descendit légèrement et dévoila la base de son pubis.

A la vue de ces quelques poils entortillés, Angelo n'y tint plus. Il céda et, d'un geste, se défit du tissu qui couvrait son corps. C'est ce moment que Lorenzo choisit pour battre des paupières et simuler son réveil. Mortifié, Angelo posa ses deux mains sur son entrejambe et tenta de dissimuler maladroitement son érection. Le gredin sourit et rassura son camarade en lui affirmant qu'il n'y avait rien de plus naturel. Il le prit par le bras et, en douceur, l'allongea sur le lit. Il retira ses vêtements et s'étendit à côté d'Angelo. Il eut ainsi tout le loisir de profiter du contact de sa peau laiteuse, douce comme la soie. Il passa ses mains expertes sur le ventre plat du jeune homme, tira sur ses petits tétons roses et posa un baiser dans son cou.

Voyant qu'Angelo était gêné, il décida de le mettre à l'aise. Puisque se masturber était un péché, Lorenzo en commettrait un pour son ami. Il posa une main sur la tige pâle, à peine striée par quelques veines, et il la souleva à la base. Elle était certes plus courte que celle du gredin, mais des années de refus l'avait chargée de désirs ; le jeune homme dû faire appel à ses biceps pour la passer de l'horizontale à la verticale. Il l'attrapa par la base, ferma son poing autour de la hampe et remonta délicatement jusqu'au gland turgescent, écarlate et déjà suintant de mouille. Ce garçon s'est retenu trop longtemps, songea Lorenzo, il est grand temps qu'il profite un peu de son statut d'homme.

Et, sans plus de cérémonie, Lorenzo entama un mouvement de va-et-vient expert sur la verge d'Angelo. Ce dernier hoqueta et refusa d'abord d'émettre le moindre son. Il semblait sur le point de s'étouffer lorsque, de son autre main, le dépuceleur de Venise lui attrapa un téton et le pinça. Les cris sortirent alors sans retenue. Lorenzo avait gagné ; Angelo découvrait l'usage de son pénis, et bientôt il ne pourrait plus s'en passer.

Assez rapidement, le moinillon donna libre-cours à ses fantasmes. Il se redressa dans le lit et enfourcha Lorenzo alors que ce dernier branlait toujours son goupillon. Il s'entendit sur lui et posa ses lèvres pulpeuses sur celle du gredin. Sa langue tutoya d'abord les dents de son compagnon avant d'entrer dans sa bouche. Le dépuceleur de Venise laissa ses doigts se perdre dans la chevelure dorée de son amant, l'attrapa par la nuque et lui rendit fougueusement son amour. Les mains d'Angelo parcourraient le corps charpenté et épais qui se trouvaient sous lui. Il sentit alors un long bâton de chair qui tapait contre ses fesses ; il écarta ses globes briochés et y glissa l'instrument. Il amorça un mouvement afin de faire glisser le gourdin de Lorenzo dans sa raie lisse. Le jeune homme poussa plusieurs râles fiévreux et dû interrompre ce petit jeu sous peine d'inonder le canyon avec son foutre.

Il attrapa le corps frêle d'Angelo, le plaqua contre le matelas de paille, et se jeta sur son cou pour le couvrir de baisers. Puis il lécha son torse blanc, mordilla ses tétons, savoura son ventre pâle et enfin, après avoir fait monter la tension, engloutit sans hésiter la flèche gorgée de sang. D'une main, il continua ses va-et-vient frénétiques, et de l'autre il malaxa les bourses imberbes pendant que sa langue s'enroulait autour du gland chaud. La mouille se répandait sur le muscle moite, Angelo poussait des cris incontrôlables, à tel point que Lorenzo dû lever les yeux pour s'assurer qu'il allait bien. Le visage du jeune moine était rouge, il semblait sur le point de défaillir. Soudain il leva son bassin, enfonça sa tige dans la gorge du gredin et, sans rien contrôler, expulsa plusieurs rasades de jus blanc dans l'oesophage de son ami ; son corps tout entier était pris de spasme tandis que la semence jaillissait de son corps. Lorsqu'il se retira, contrit, il s'approcha du visage de Lorenzo et l'embrassa en s'excusant.

Le gredin, profitant de la situation, se releva et fit semblant d'être contrarié. Du foutre coulait aux commissures de ses lèvres et de grosses gouttes tombaient sur son torse musclé. Il balada son érection sous le nez d'un Angelo au bord des larmes, et lorsque ce dernier s'agenouilla en suppliant son camarade de lui pardonner, ce dernier ne se fit pas prier pour poser son gros gland sur d'aussi belles lèvres. C'est bien volontiers qu'Angelo les écarta pour laisser passer un chibre plus imposant que le sien, mais dont le goût lui plut immédiatement. Tandis que le moinillon léchait la colonne de chair, Lorenzo préleva le sperme qui maculait son corps et, distraitement, il porta ses doigts à sa bouche. La texture, la saveur, tout lui était agréable - ce garçon lui était agréable. Ce garçon qui lui suçait la verge avec une fougue et une ardeur qu'il ne lui connaissait pas.

Désireux de se faire pardonner, Angelo ne s'offrait aucun répit. Il faisait de son mieux pour avaler cet instrument : il jouait avec le gland gorgé de sang, palpait les bourses charnues qui pendaient derrière, faisait coulisser le manche de Lorenzo entre ses lèvres. Le gredin posa une main sur sa tête et, attrapant ses boucles blondes, lui imprima la cadence. Il adorait voir son engin qui rentrait et sortait.

De longues minutes passèrent ainsi, et alors qu'Angelo n'en voyait pas la fin, les mains posées sur les fesses musclées de son ami, il les sentit qui se contractaient. Lorenzo avança son bassin, poussa un râle dément, et tandis que son sexe prenait encore du volume, il se déchargea. L'étalon expulsa plusieurs rasades d'un foutre épais, chaud, visqueux, gras, abondant et odorant. Les joues du jeune moine gonflèrent, la semence suinta aux commissures de ses lèvres et s'écoula sur le pieu qui continuait de se déverser en lui. Le moinillon dut en avaler une partie, par la force des choses, mais sans se plaindre. Lorsque Lorenzo se retira, il leva même les yeux vers lui et, d'un air suppliant, il lécha le gland encore gonflé du gredin.

Ma parole, il en redemande, se dit ce dernier. A ce stade mon gars, sois fidèle à ta réputation, et que le vieux Rinaldo aille se faire voir. Ce curé lubrique a eu l'occasion d'ôter plus d'une virginité anale, il ne va tout de même pas se plaindre si je lui vole celle-ci. Et puis sinon tans pis ! Ce petit m'est plus soumis qu'une fille de joie à mille pièces !

C'est ainsi que, revenant sur sa parole, le dépuceleur de Venise décida de voler la virginité du pauvre Angelo. Bien conscient que le supérieur, transis d'amour pour ce garçon, ne lui pardonnerait pas un tel affront, Lorenzo saisit pourtant les hanches d'Angelo et, après un long baiser langoureux au cours duquel il goûta à sa propre semence, il le mit à quatre pattes sur le lit. D'un geste ferme, il empoigna les deux globes de chair blanche, les écarta et dévoila la petite rondelle encore inviolée. Le pli de chair rose se contracta lorsque la langue de Lorenzo vint le chatouiller. Le gredin lécha l'oeillet, fit pression avec son muscle et introduisit sa pointe humide dans l'antre chaud. Il lécha consciencieusement ce petit trou tandis qu'Angelo se tortillait dans tous les sens en couinant, rouge comme une écrevisse. Il finit même par trouver la tête de Lorenzo à l'aveugle et appuyer dessus pour lui enfouir le visage dans sa raie.

Le sentant prêt pour plus, le jeune homme humecta l'un de ses doigts et l'enfonça dans l'anneau élastique. Celui-ci se distendit, opposa une légère résistance, et finit par céder, laissant les phalanges pénétrer dans l'étroit boyau. Lorenzo fit quelques va-et-vient en appuyant sur les parois pour les dilater, puis, après avoir étalé une bonne quantité de mouille et de salive sur son chibre, il posa son gland turgescent sur l'oeillet et se prépara à pénétrer Angelo. Encore une fois, fidèle à lui-même, le dépuceleur dépucela : il poussa son chibre épais et le fit entrer dans le corps tendre et inexploré d'Angelo. Des larmes roulaient sur le visage de celui-ci tandis que la grosse verge se frayait un passage dans ses entrailles. La brûlure rectale lui arrachait des cris, même si son partenaire faisait des pauses à intervalles régulier.

Lorenzo se pencha sur le corps de son amant et, d'une petite voix, il lui souffla dans l'oreille que la douleur allait bientôt disparaître. Alors que le sexe était enfilé jusqu'à la garde dans le trou, Angelo pouvait le sentir qui pulsait en lui. Il lui semblait qu'il prenait encore du volume à chaque seconde qui passait, il pouvait presque imaginer les veines qui le parcourraient, et il visualisait le gland chaud qui lui transperçait le boyau.

Lorenzo retira une partie de sa verge, puis la replongea sans ménagement dans son partenaire. Angelo étouffa un nouveau cri en enfouissant son visage dans la couverture ; il fut toutefois surpris de trouver une once de plaisir noyé dans une telle douleur. Il demanda au gredin de recommencer, et ce dernier ne se fit pas prier. Bientôt, le corps d'Angelo fut secoué par des à-coups puissants : le bassin de Lorenzo effectuait des mouvements amples, sa tige coulissait de plus en plus aisément, et il sentait le fourreau qui se détendait autour de son instrument. Angelo commençait à aimer se faire prendre. Son sphincter comprimait le sexe de son partenaire, il lui arrachait des grognements fiévreux, et lui-même poussait des cris d'animal en rut. Il empoigna son propre sexe - cette partie de son corps qu'il n'avait jamais osé toucher jusqu'à ce jour - et le branla frénétiquement. L'impression de vide, puis de plénitude, suivie d'un nouveau vide... Il adorait cette sensation, il adorait ce chibre qui écartait sa chair pour prendre possession de son être.

Ce soir-là, il se donna à Lorenzo, corps et âme, tantôt allongé, tantôt assis sur lui, tantôt dans ses bras, tantôt dos à lui. Le dépuceleur de Venise baisa le moinillon avec une vigueur quasi-mythique. Alternant entre douceur et fermeté, caresses, baisers, fessées et claques, il donna plus de plaisir en une soirée qu'il n'en avait pris au cours de toute son existence. Il perdit le compte des orgasmes : le foutre coulait à flot sur le sol de la cellule, les draps dégageaient une odeur de sueur, les muscles du garnement travaillaient sans répit, ses tétons furent mordillés à plusieurs reprises. Il aurait dû enfiler tous les moinillons de San Pene à la suite qu'il n'en aurait pas été plus fourbu. Plus il ramonait le conduit d'Angelo, plus ce dernier lui réclamait du chibre et du foutre. Toute une vie d'abstinence ne peut être compensée en une nuit, croyez-en ces deux jeunes gens, ils ont essayé.

Enfin, aux premières lueurs du jour, le trou distendu, des flaques de sperme gras s'en écoulant, Angelo, rouge et en nage, s'endormit dans les bras roides du beau Lorenzo, un sourire peint sur le visage. Le gredin, pour la première fois de son existence, ne voulait plus entendre parler de luxure ; on le lui aurait proposé, il se serait fait moine dans l'heure, simplement pour s'assurer qu'il n'aurait plus à sodomiser personne, au moins pendant quelques jours. Son sexe, irrité par l'effort, pendait entre ses jambes, dégoulinant de foutre visqueux. Ses couilles le brûlaient, son gland avait été marqué au fer rouge par ce cul insatiable, son torse était griffé en plusieurs endroits, son dos lui faisait un mal de chien. Il s'affala sur le lit détrempé. Angelo, dont le visage avait recouvré toute son innocence, vint se lover dans ses bras. Lorenzo l'embrassa sur le front, ferma les yeux et sombra à son tour dans un profond sommeil.

Lorsqu'il se réveilla, le monastère tout en entier était en effervescence. Dans la journée, pendant qu'il profitait du repos du brave, on avait ouvert les portes de San Pene pour y faire entrer la garde personnelle du juge. Des semaines de recherches infructueuses n'avaient fait qu'attiser sa colère, et il était à présent décidé à pendre Lorenzo au bout d'une corde pour ses péchés. Malheureusement pour le gredin, un moine occupant l'une des cellules adjacentes à la sienne avait profité de ses ébats nocturnes. En bon fidèle, il avait alerté le père Rinaldo, qui avait failli imploser en apprenant que ce sale garnement avait volé la virginité de son nouveau pensionnaire. Se voyant privé du privilège du maître, il avait décidé de se débarrasser de ce voleur de pucelage. Il avait fait prévenir le juge, lui disant qu'il trouverait les portes du monastère grandes ouvertes pour arrêter " ce vicieux personnage ".

Malgré cette trahison soufflée par le monstre aux yeux verts, quand les gardes entrèrent dans la cellule du criminel, ils ne trouvèrent que le jeune Angelo, étendu au milieu des draps poisseux, les cuisses écartées et le trou encore bien juteux. Pas de doute, Lorenzo était dans les parages. Le bel ange leur dit qu'il s'était enfui par le jardin et, les soldats crédules y coururent alors que le dépuceleur de Venise se faisait la malle par la grande porte.

A peine réveillé, toujours courbaturé de la veille, il quitta San Pene la mort dans l'âme. Peut-être ne l'a-t-il pas admis de son vivant, mais le jeune homme s'était attaché à Angelo, et pas uniquement pour cette nuit inoubliable qu'ils avaient partagé. On ne s'était jamais confié à lui de la sorte, et les conversations qu'il avait eues avec son amant lui manqueraient. De plus, admettons-le, ce garçon était plus dévergondé que n'importe quelle femme, ce qui ne gâchait pas le plaisir - comme quoi, l'habit fait peut-être le moine, mais il n'efface pas ce que l'on cache dessous.

Ce soir-là, faute d'autre moyen, Lorenzo Donatelli se glissa à bord d'un bateau en route pour les Indes, et on ne devait plus jamais le revoir sur ce continent. Toutefois, si vous vous penchez suffisamment pour voir entre les grandes lignes de l'histoire, vous trouverez en Asie quelques traces d'un garnement qui, passant par-là, a volé plus d'un hymen et perforé plus d'une rondelle.

* * *

Ça y est, cette quatrième nouvelle, la dernière de l'été, je l'ai enfin faite paraître. Elle vous a peut-être parus longue, mais dites-vous qu'elle l'a été tout autant pour moi à l'écriture et à la relecture. J'espère qu'elle en valait la peine et qu'elle vous a divertis (vous voyez ce que je veux dire ;)).

Je remercie encore une fois tous ceux qui me lisent, ainsi que ceux qui prennent un peu de leur temps pour m'envoyer un petit retour. Comme je l'ai déjà dit, c'est toujours encourageant de savoir qu'on est lu :) Donc n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, pour ce texte ou pour les autres (précisez le(s)quel(s) dans le mail, histoire que je ne m'y perde pas trop). A ceux qui sont timides, n'hésitez pas, je ne mords pas, je réponds toujours, et ça me permet de savoir ce que mon lectorat aime ou n'aime pas !

A bientôt, toujours au service de votre plaisir !

Matt

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