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HISTOIRE

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Premier épisode

CLOVIS LATENCE

2|

C’est alors la vertigineuse glissade vers la mort. Tel l’araignée qui vide la mouche de sa substance vitale, le grand vampire aspire goulûment le sang de l’homme couché. Un froid glacial s’empare du corps vibrant et l’esprit sombre dans le néant. Frank se meurt.

Son cœur qui pompe maintenant à vide lui fait atrocement mal et il sait que c’est fini. Devant ses yeux grands ouverts, sa vie défile : le tendre sourire de sa mère, le regard de ses enfants, des visages et des voix qu’il croyait avoir oubliés. Des joies et des peines que le temps avait emportées, des moments simples et merveilleux comme le vent de l’Océan dans les cheveux, la caresse du Soleil sur la peau nue, l’odeur de la terre mouillée après un orage d’été. Il n’a pas de regrets. Il est si loin maintenant que tout cela n’a plus d’importance. Mourir n’est pas si difficile que cela.

Mais au-dessus de lui, plane soudain un grand regard émeraude empli d’amour. Clovis se plante résolument une fine dague dans le cou et se penche vers lui. Au contact de la blessure, la bouche du mourant, dans un ultime réflexe, s’ouvre pour boire le sang qui s’écoule. C’est un délicieux breuvage qui coule dans sa gorge, faisant tonner une vie toute neuve dans ses artères et dans son esprit. Il renaît. Il renaît vampire avec une vision du monde d’une incroyable clarté.

Le jeune homme aspire goulûment le sang de l’immortel. Il sent une force prodigieuse l’emplir. Il ne voudrait jamais cesser de boire mais au bout d’un moment qui lui semble trop court, deux mains douces mais fermes lui saisissent le visage pour l’écarter du cou musclé.

- Tu as assez bu de mon sang maintenant. Tu seras très puissant et désormais invulnérable. Lui murmure Clovis en baisant légèrement ses lèvres rouges d’hémoglobine.

- C’est fini ?

- Oui c’est fini. Tu es à présent un vampire. Bienvenue au club, Frank. J’ai eu peur un instant de te perdre parce que tu n’es pas un cas facile. Cela m’aurait brisé le cœur si tu n’avais pas survécu à ta transformation. Répond l’homme roux en reniflant légèrement.

- Tu m’aimes vraiment alors ? Questionne le nouvel immortel qui semble surpris.

- Oui je t’aime. Je t’aime vraiment, profondément. Réponds Clovis, les yeux brillants de larmes.

- Moi aussi je t’aime très fort, Clovis. Je suis si heureux d’être toujours avec toi et pourtant je me sens si différent. Est-ce normal ?

- Oui, c’est normal. Tu es toujours le même mais ton âme est démultipliée au-delà de ce que tu peux concevoir. Mais à présent il faut que nous dormions quelques années pour nous reposer. Viens dans mes bras et endors-toi. À notre réveil, je t’enseignerai comment utiliser tes pouvoirs. Ronronne la voix mélodieuse du roi des vampires.

Nous, simples mortels, qui sommes déjà perturbés par le changement d’heure annuel qui va, Dieu merci, être supprimé, nous ne pouvons imaginer l’exploit de dormir de longues années comme s’il s’agissait d’une simple sieste réparatrice. Nous avons encore beaucoup à apprendre sur les vampires…

Alors que les torchères s’éteignent graduellement, les deux amants s’enlacent tendrement et s’endorment paisiblement dans le ventre de la profonde caverne. Vénus et Cupidon, dieux très curieux, viennent un instant contempler les deux beaux athlètes endormis. Pour parachever son œuvre, Cupidon décoche, encore une fois, sa flèche dans leurs cœurs.

Vingt ans après, c’est Clovis qui se réveille en premier. Il baille en s’étirant et regarde d’un œil attendri son jeune amant qui dort toujours comme un bébé. La lueur des torchères, magiquement rallumées, caresse les courbes sensuelles du corps endormi. Cette vision exquise excite le vampire qui bande comme un taureau mais il sait que le dormeur est dans un état de faiblesse extrême. Il faut qu’il aille au ravitaillement sans tarder.

D’un claquement de doigt, Clovis se rhabille et d’un second claquement de doigt, se transporte dans le parc. Il fait nuit et l’air est très doux, trop doux peut-être pour un mois de mars. Il sait où il va et quand il se matérialise dans le centre de transfusion sanguine régional, il se dirige sans hésiter vers l’armoire réfrigérante contenant les poches de sang AB+. Il remplit un grand sac et par la même occasion rafle une cinquantaine de culots du groupe O+ pour lui-même. Il a besoin, lui aussi, de se ragaillardir…

De retour auprès de Frank qui dort toujours, Clovis prépare le petit déjeuner. Il remplit tout d’abord deux grandes coupes de sang frais puis secoue doucement l’épaule du dormeur. Ce dernier ouvre les yeux pour lui adresser un charmant sourire.

- Tu as bien dormi ? Questionne Clovis.

- Oh oui, j’ai dormi comme une souche… mais toi, pourquoi es-tu habillé ? Questionne le garçon en baillant.

- Je suis allé faire des courses. Tiens, bois ton jus de fruits, cela va te faire du bien. Dit le vampire en lui tendant la coupe de sang dans laquelle il a laisser tomber quelques gouttes d’extrait aromatique à la fraise des bois.

L’esprit encore embrumé, Frank boit à petites gorgées avec un plaisir évident. Il ne semble pas réaliser qu’il a dormi 20 ans. Pour lui, grâce à la magie de Clovis, ce ne fut qu’un petit roupillon.

- J’ai très soif. Veux-tu bien me resservir, s’il te plaît. Demande-t-il en tendant sa coupe vide.

Avec un petit sourire en coin, le vampire le resserre à trois reprises. Tout semble se passer pour le mieux et le jeune homme irradie littéralement de fraîcheur. Le premier problème survient quand il saisit Clovis par les revers de sa veste pour le rapprocher de lui afin d’obtenir un baiser. Quelle n’est pas sa stupeur de se retrouver avec deux lambeaux d’étoffe dans les mains.

- Oh pardon Clovis ! Je ne voulais pas déchirer ta jolie veste ! Que s’est-il passé ? Questionne-t-il, les yeux ronds.

- Ce n’est pas grave Frank mais il faudra que tu apprennes à maîtriser ta force. Tu es un vampire à présent et tu peux tordre des barres d’acier sans effort. Tu t’y habitueras. Rit l’initiateur en lui tapotant la joue.

Le grand vampire roux se déshabille (claquement de doigt) et s’agenouille face à son adepte, sur le grand lit. Les deux hommes se regardent dans les yeux, le sexe dressé comme un glaive. Ils ont un grand besoin de baiser. De taille et de corpulence égale, ils se défient du regard.

- Nous allons maintenant tester ta force. Prêt pour un petit match de catch ? Propose Clovis en nouant sa crinière de feu.

- Plus que prêt ! Pas d’arbitre, pas de règles, je vais te coller la pâtée de ta vie… de vampire ! Répond Frank en faisant rouler ses muscles pleins d’une vigueur surnaturelle.

Les deux vampires se jettent alors l’un sur l’autre avec furie. Avec un sens inné de la lutte (très) libre, ils s’infligent mutuellement des prises autant interdites que diaboliques. L’humain le plus endurant hurlerait de douleur en se faisant tordre les membres de la sorte mais ni Frank ni Clovis ne sont plus humains. Ils sont des vampires Alpha. Plus expérimenté, Clovis pourrait facilement prendre le dessus mais il se laisse vaincre pour le plus grand plaisir de son jeune amant.

Dégustant son triomphe, le vainqueur place les longues jambes de son adversaire sur ses épaules pour mieux l’enculer. Il se régale du regard vacillant du vaincu qu’il défonce à grands coups de reins appuyés. Il savoure l’interminable râle rauque que pousse Clovis lorsqu’il le contraint à remplir de foutre brulant la gouttière de ses abdos sculpturaux. Aucun mortel ne pourrait survivre à l’orgasme qui explose dans leurs ventres.

- J’espère que tu en as bien profité parce que la prochaine fois ça ne se passera pas comme ça ! Lui décoche le grand vampire en se redressant, haletant mais souriant.

Frank hausse les épaules et boude un peu mais il est bientôt assailli par de multiples interrogations. Si cela fait 20 ans qu’il dort dans cette grotte, qu’est devenue sa petite famille ? Hugo doit avoir aujourd’hui 27 ans et sa sœur Sybille 25 ! Comment a-t-il pu les abandonner ainsi sans ressources ? Clovis doit le lire dans ses pensées car il dit :

- Ne t’en fait pas pour ton ex-femme et tes enfants. J’ai fait le nécessaire pour que leurs comptes en banque soient régulièrement alimentés confortablement. Éléonore a monté une entreprise de pompes funèbres très prospère mais par contre elle a pris 35 kg. Elle est plutôt rondelette aujourd’hui. Elle a un gigolo qui lui pompe son fric mais parle toujours de toi avec des trémolos dans la voix.

- Mais les enfants ? Interroge Frank, angoissé.

- Ils ont fait de bonnes études. Hugo est traiteur et vend son foie gras à travers le monde. Sybille quant à elle est devenue vétérinaire, spécialiste des chevaux. Tu n’as pas de soucis à te faire, ça roule très bien pour eux. Tu es rassuré ?

Oui, le nouveau vampire est rassuré. Il adresse un grand sourire de reconnaissance à Clovis qui a si bien su pallier à sa longue absence. Il voit là un grand geste de prévenance sinon d’amour à son égard. Décidément, son bel amant est un mec bien. Il le remercie en l’étreignant et en le couvrant de plein de bisous. Ému, Clovis le repousse gentiment et dit :

- Bon, ce n’est pas tout ça mais il va falloir que nous remontions là-haut pour voir comment cela se passe.

- Tu n’as pas peur de retrouver d’autres locataires dans ta maison ? Tu sais en 20 ans il peut se passer beaucoup de choses. D’ici que ta villa soit squattée et qu’on se retrouve à la rue, il n’y a pas loin. Taquine Frank.

- Avec Rodolphe et Martha il n’y a pas de risque que cela arrive. Glousse Clovis.

- Qui sont Rodolphe et Martha ?

- C’est un couple de vampires à la retraite qui est à mon service depuis le règne de Louis XV. Ils se nourrissent de sang de poulet et de lapin et ne boivent du sang humain qu’au réveillon de Noël. Ils n’ont pas de grands pouvoirs mais suffisamment pour garder la maison et donner des instructions à mes cabinets d’avocats. Comme tu dois bien l’imaginer, je dois me succéder à moi-même tous les 70 ans et il faut pour cela que je sois bien encadré par des conseils juridiques et quelques bataillons de mercenaires. Explique le vampire.

- Trop cool ! C’est sûr que tes voisins doivent s’étonner que tu paraisses toujours 20 ans au bout de 40 ans. Rigole Frank.

- Surtout les femmes ! Au bout de 30 ans, elles n’arrêtent pas de me harceler pour que je leur révèle l’adresse de mon chirurgien esthétique. C’est bassinant à un point qu’il faut parfois que je fasse disparaître les plus curieuses d’entre elles ou bien que je change de résidence.

- Changer de résidence ?

- Oui, j’ai quelques dizaines de propriétés à travers le monde. Je possède même deux châteaux dans les Carpates qui donnent le frisson rien qu’en les regardant. Je les loue régulièrement pour des tournages de films d’horreur et de vampires. Le décor s’y prête merveilleusement. Si tu le souhaites, je te les ferai visiter, comme cela nous pourrons jouer à cache-cache des nuits entières.

- C’est un bon plan parce que j’adore jouer à cache-cache, surtout avec un grand coquin comme toi. Pouffe le jeune homme.

- C’est encore bien plus amusant lorsque le troisième joueur est un mortel bien sanguin. Rajoute Clovis en ricanant.

Après avoir échangé encore quelques niaiseries, les deux amis se rhabillent (d’un claquement de doigt) pour sortir de la caverne. Comme Frank ne maîtrise pas encore la téléportation, Clovis préfère marcher. Quand ils surgissent au milieu du petit temple, ils redécouvrent le grand parc paisible. Une brise légère aux senteurs résineuses flatte leurs narines. Des écureuils malicieux sautent de branche en branche et des merles moqueurs chantent alentour. C’est le retour à la vie.

- Tu sais quoi, Clovis !?! S’exclame soudain Frank en gonflant allègrement ses poumons d’air frais.

- Quoi ?

- J’ai envie de voler !!!

- Hé bien vole mon grand. Tu en as le pouvoir. Il suffit que tu penses que tu voles et tu voleras, mais fais attention à ne pas…

Clovis n’a pas le temps de finir sa phrase que le garçon s’élève du sol comme une fusée Apollo pour aller majestueusement se crasher dans les hautes branches d’un cèdre 300 m plus loin. Pas content du tout, il jure comme un palefrenier. Il n’apprécie guère le grand rire moqueur de son mentor qui se tient les côtes à deux mains. Selon lui il est indubitable que son jeune protégé devra prendre des cours de vol sans tarder.

La villa Ombreuse, toujours aussi belle et blanche les attend sous des arbres devenus encore plus grands. Sur la pelouse, un petit homme rond trottine vers eux suivi d’un grand échalas vêtu d’une robe noire. Il s’agit certainement de Rodolphe et de Martha, les gardiens de la villa.

- Ah, Monseigneur ! Quel bonheur de vous revoir ! Martha et moi commencions à nous faire du souci. Gazouille le vampire rondouillard.

- Mais non, mais non. Me voici de retour mon bon Rodolphe. Dites-moi, quelles sont les nouvelles ? Répond aimablement Clovis en essayant de se dégager de l’étreinte de son serviteur.

- Ah, Monseigneur, ne m’en parlez pas ! Les écologistes sont au pouvoir depuis 13 ans et c’est une catastrophe !!! Sanglote Rodolphe tandis que Martha larmoie.

- Qu’est-ce à dire, fidèle Rodolphe ? En quoi l’élection des écolos modifie-t ’elle notre art de vivre ? s’informe le maître des lieux.

- En tout, Monseigneur ! Depuis le démantèlement des centrales nucléaires chaque foyer ne dispose plus que de 500 watts et nous devons nous éclairer à la chandelle la plupart du temps. Tous les véhicules à essence ou au diesel sont interdits et ceux qui ne peuvent pas s’offrir une voiture électrique ou à pédales doivent se déplacer en fiacre ou en calèche. La viande rouge est proscrite et toutes les vaches ont été éradiquées parce qu’elles dégradent la couche d’ozone avec leurs flatulences. Il est devenu obligatoire de ne manger que des fruits et des légumes de saison et encore faut-il qu’ils soient bios. C’est la famine dans certains départements.

- Tout cela ne nous dérangera guère cher Rodolphe. Mais encore, dites-moi, en est-il de même dans toute l’Europe ? S’enquiert Clovis tandis que le vampire rondelet essaie de reprendre son souffle.

- Heureusement que non Monseigneur mais la France veut donner l’exemple et sauver la Planète !

- Tout cela me semble fort divertissant mais je ne saurais supporter ces fariboles davantage qu’une semaine. C’est pourquoi, chère Martha et cher Rodolphe je vous demande de prendre les dispositions nécessaires pour que nous installions dans la villa du lac de Côme, la semaine prochaine. Qu’en penses-tu Franck ?

- No problem, Clovis chéri, mais avant de te suivre j’aimerais bien rencontrer mes enfants pour savoir à quoi ils ressemblent et s’ils sont heureux… j’ai aussi une petite envie.

- Quoi donc, Franck aimé ? Aurais-tu envie de te rendre invisible ou bien de te transformer en chauve-souris ? Sourit ironiquement Clovis.

- Non, non, c’est plus simple que ça, je voudrais m’acheter un cercueil.

- Un cercueil ?

- Oui, depuis gosse j’adore les films de vampires qui dorment la nuit dans un cercueil. Maintenant que je suis vampire, j’aimerais bien essayer… histoire de savoir quel effet ça fait.

- Décidément, Frank, tu as la tête pleine de lubies mais si ce n’est que cela, vas t’acheter un cercueil. Avec cette carte Platinium American Express Centurion, tu pourras t’en offrir autant que tu voudras. Je t’accorde quartier libre pour l’après-midi mais il faut que tu sois de retour, au plus tard, à 20 heures pour regarder le journal télévisé avec moi. Consent le bel homme roux en lui tendant une discrète carte de crédit.

C’est ainsi que Frank se retrouve dans le centre-ville encombré de fiacres, de charrettes et de calèches. Des employés municipaux harassés ramassent le crottin de cheval à la pelle. Tout le monde porte un masque car le Covid 27 sévit toujours en préparant sa prochaine mutation. Ce qui étonne le plus le jeune homme ce n’est pas de constater que les passants portent des sabots et sont vêtus de tuniques de coton écru écologique mais qu’ils sont, pour la majorité, coiffés de casques tarabiscotés qui leur permettent de visionner et de dialoguer avec un correspondant lointain. C’est le smartphone 77 G. Merveille de technologie qui nivelle le Q.I. de ses utilisateurs au niveau 70. Rien, décidément, n’arrêtera le progrès…

Frank a vraiment l’impression que chaque quidam déambule en radotant des paroles creuses sans se préoccuper des autres promeneurs lobotomisés. C’est le règne absolu du vide virtuel.

Très amusé mais un peu désemparé, il repère enfin une somptueuse devanture de pompes funèbres dont l’enseigne proclame : « Soft Mortality». Il va enfin pouvoir s’acheter un cercueil !

Un rastaquouère avec d’épaisses rouflaquettes l’accueille obséquieusement en pérorant d’une voix feutrée :

- Bonjour cher Monsieur, veuillez bien vous asseoir confortablement, puis-je vous offrir un café ? Je vais vous présenter notre gamme d’articles funéraires. Nous sommes là pour répondre à toutes vos attentes. Nous avons également des articles de soldes très intéressants. Auriez-vous une idée précise de ce que vous souhaitez ?

- Ouais, je veux ce qu’il y a de plus cher. Avez-vous des cercueils en acajou massif capitonné de velours rouge ? Je veux du moelleux avec de l’espace pour respirer à l’aise. Trompette le client en puissance en s’étalant dans un fauteuil club.

- Nous ne vendons plus que des cercueils en carton biodégradable. L’article 601 de la loi 8666 du 16 novembre 2038 nous y oblige cher Monsieur. Vous seriez passible d’une amende de 35 000 € si vous outrepassiez cette loi.

- Je me fous de votre amende ! Moi, ce que je veux c’est un cercueil en acajou ! En avez-vous un, oui ou non ??? S’irrite le vampire frais émoulu.

- Naturellement cher Monsieur, mais il s’agit d’une antiquité d’un prix considérable faisant partie de notre collection privée « vintage ». Hors l’amende, il vous en coûtera 140 000 €. L’acajou étant une espèce d’arbre déclaré protégé, se rajoutera à cela une taxe incontournable de 52 378, 07 €. Je ne sais que vous dire d’autre pour vous dissuader, cher Monsieur. Couine le vendeur.

- Alors ne dites rien et montrez-moi votre putain de cercueil ! S’impatiente Frank.

Au fond du vaste commerce, meublé de boîtes à viande en carton, se trouve une porte qui donne accès à une salle discrète. Posée sur des tréteaux, trône au milieu de cette salle, une merveille. Tout luisant de reflets rouge sombre, exquisément assemblé, luxueusement capitonné de velours de soie pourpre et paré de poignées d’argent bruni, Frank découvre le cercueil de ses rêves.

- Je le veux ! S’écrit-il en se précipitant pour ouvrir en grand le coffre mortuaire.

Le vendeur aux rouflaquettes n’a pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà le vampire novice est installé dans le somptueux cercueil. Il ronronne comme un chat dans sa chaude panière. Il n’y a pas à tergiverser, il ne repartira pas bredouille. Il a trouvé ce qu’il lui fallait. C’est le grand bonheur.

- FRANK !?!?

L’interpellé, tout prêt à s’endormir dans son nid douillet, ouvre les yeux pour découvrir une imposante matrone penchée sur lui. Corsetée dans une robe haute couture, la grosse femme le regarde avec des yeux ahuris.

- Frank ??? Ce n’est pas possible, ce n’est pas toi ??? Gargouille l’indiscrète venue interrompre son moment d’extase.

Après une brève hésitation, Frank distingue sous le gros mufle trop maquillé les traits autrefois ravissants d’Éléonore.

- Et pourtant si, ma grosse, c’est bien moi. Lui rétorque son ex.

- Ne vous moquez pas de moi, Monsieur ! Mon mari aurait aujourd’hui presque 50 ans et vous en paraissez à peine 20. Ce n’est pas élégant de votre part de vous moquer d’une pauvre femme abandonnée. Glougloute la grosse vache.

Le jeune vampire jaillit du cercueil dans un bond digne d’un gymnase olympique pour se planter face à la femme. Il a un sourire sardonique en toisant le gros engin boudiné.

- Abandonnée ? Tu ne manques pas d’air, Éléonore, de me dire ça ! Tu m’as jeté comme un Kleenex et maintenant tu viens me faire ton numéro de femme délaissée ? Décidément, j’aurais tout vu et tout entendu ! Ricane le jeune homme resplendissant.

Éléonore recule de trois pas en flageolant. Ébahie, elle contemple l’homme vêtu d’un élégant costume vintage des années 2020. Dans sa tête et dans sa foufoune, son instinct lui hurle que le grand amour de sa vie est bien en face d’elle. Comment a-t-elle pu répudier une telle beauté ?

- Je veux une preuve que vous êtes bien Frank Flores. Parvient-elle à chevroter.

- Rien de plus facile ! Rétorque l’homme en déboutonnant sa braguette pour laisser jaillir son énorme braquemart.

Plus aucun doute n’est possible ! Le beau gaillard est bien Frank Flores ! Ce grand sexe raide parcouru de grosses veines saillantes est unique. Aucun autre homme ne peut avoir une telle merveille entre les jambes. Éléonore devient folle. Elle se rue pour se mettre à genoux et engloutir le gland de son tentateur, qu’elle suce avec frénésie.

Après un hoquet de surprise, le vendeur aux rouflaquettes se précipite à son tour. Le regard vide, il dépoitraille son client pour lui lécher et mordiller les mamelons. Frank s’amuse beaucoup avec ses nouveaux talents d’hypnotiseur. Rien de mieux que d’apprendre sur le tas…

- Mouais, tu suces encore pas trop mal, ma salope ! Apprécie-t ’il.

Appuyé au cercueil d’acajou, Frank ferme les yeux pour se souvenir des moments heureux qu’il a connus avec Éléonore. Éléonore avec son corps de nymphette qui l’enlaçait jadis avec tant d’amour. Comme cela lui paraît fade et lointain en cet instant. Il s’étonne toutefois d’être encore assez clément pour accorder un dernier petit plaisir à son ex-épouse. Cela lui permettra de ne rien regretter et de faire définitivement une croix sur son passé d’époux aimant.

- Chatouille-moi davantage les roubignoles. Tu sais que j’adore ça. Conseille-t ’il à sa suceuse obèse avant de lui balancer une surdose de foutre dans le groin.

Quand le beau vampire ressort du magasin « Soft Mortality », il est tout guilleret. Le cercueil d’acajou sera livré en fin d’après-midi à la villa Ombreuse. Il pourra ainsi dormir dedans cette nuit. Il se demande tout de même comment Clovis va prendre la chose ?

Il réprime un léger rot en souriant. Éléonore va devoir se trouver un autre vendeur. En effet, emporté dans le feu de l’action, Frank n’a pas pu résister. Il a vidé de son sang l’homme aux rouflaquettes sous le regard médusé de sa grosse patronne. Clovis avait raison, il suffit de croire que les hommes sont des gros fruits pour que leur sang devienne délicieux à boire.

Mais il se fait tard et il est temps de rejoindre son amant. Ce bel amant dont il ne parviendra jamais à se rassasier. Qu’il était beau, ce matin, lorsqu’il l’a baisé en profondeur. C’est comme un vertige lorsqu’il se souvient de leur orgasme conjoint. Il croit encore sentir les puissants sphincters se resserrer autour de sa queue. Il croit voir les yeux de Clovis chavirer de plaisir.

Pourtant, quand il rejoint Clovis dans le living, celui-ci semble être de fort méchante humeur. Enfoncé dans un vaste fauteuil de cuir, il grommelle :

- Rodolphe vient de m’apprendre que l’alcool et le tabac sont interdits de vente sur le territoire depuis cinq ans pour des raisons de santé. Il est inconcevable que je sois privé de mes cigarillos et de mon whisky. Ces écolos de mes deux commencent sérieusement à me faire chier ! Je n’attendrai pas un jour de plus pour me tirer d’ici ! Nous partirons donc demain nous installer en Italie !

- Mais je n’ai pas encore vu mes gosses ! Conteste Frank.

- Tu les verras plus tard. Quand tu maîtriseras la téléportation et le vol, tu pourras les voir autant de fois que tu le voudras.

- Non ! Je veux les voir tout de suite ! Se rebelle le jeune homme.

- Frank, tu feras ce que je te dis ! Je suis le patron, ne l’oublie pas !

Avant que la discussion ne tourne au vinaigre, Rodolphe surgit devant eux pour leur annoncer qu’une camionnette de livraison est garée devant le perron. On vient livrer un objet à Monsieur Frank. Ce dernier se précipite vers l’entrée suivi d’un Clovis intrigué.

- Mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ? Éructe l’immortel en voyant les livreurs sortir le cercueil d’acajou de la fourgonnette.

- Mais… c’est mon cercueil… explique le coupable.

- Et où comptes-tu mettre ce machin ?

- Ben, dans notre chambre, pardi. On peut bien faire lit à part de temps en temps, non ?

- Frank, tu vas me faire le plaisir de dormir dans le lit avec moi parce que sinon je te confisque ton cercueil ! N’oublie pas que je suis le roi des vampires est que c’est encore moi qui commande, ici !!!

- Tu ne vas quand même pas me priver de mon cercueil ? Gémit le rebelle.

- Je ne vais pas me gêner pour le faire, tu peux me croire !!! Rugit le roi des vampires.

Puis, semblant se raviser, ce dernier se frotte le menton avec un petit sourire malin. Il lève de grands yeux candides vers son jeune élève avant de lui dire :

- Moi aussi, j’ai un cercueil.

- Ah oui ?

- Veux-tu que je te le montre ? Propose suavement l’homme aux cheveux de feu.

- Rien ne me ferait plus plaisir ! S’enthousiasme Frank.

- Alors suis moi, nous allons descendre au sous-sol. Cette maison a été bâtie sur les ruines d’un manoir du XIIIe siècle dont il subsiste encore les caves. Tu vas voir, c’est très pittoresque.

Il est vrai qu’avec son odeur de salpêtre et son éclairage glauque, la grande cave du manoir disparu est pittoresque. Sous les arcades basses git un étroit cercueil en bois brut. Aux deux tiers de sa longueur il y a un trou de la circonférence d’un bracelet. Frank se penche sur le coffre sinistre avec beaucoup d’intérêt.

- Ça ne m’a pas l’air très confortable. Commente-t ’il.

- Un cercueil n’est pas fait pour être confortable mon petit bonhomme mais celui-ci est magique et peut donner beaucoup de plaisir à celui qui se couche dedans. Susurre Clovis.

- C’est vrai ça ? S’intéresse le jeune homme.

- Tout à fait vrai. Si tu veux le savoir, déshabille-toi et couche toi dedans. Tu verras que je ne te mens pas. L’invite Clovis.

Toujours partant pour connaître de nouvelles sensations, Frank se dénude prestement et se couche dans le cercueil. Il est obligé de remonter ses larges épaules et de croiser les bras pour pouvoir s’étendre de tout son long. Coincé comme une sardine, c’est avec un sourire béat qu’il regarde son mentor poser l’épais couvercle troué sur lui. Ainsi bloqué, il ne peut plus guère remuer que les doigts et les orteils. Il n’a pas le temps de réagir quand une main pénètre par le trou pour lui saisir le paquet et le sortir à l’extérieur. L’athlète emprisonné proteste mais déjà le trou se resserre autour de la racine de son sexe. Ainsi piégé, il ne peut plus bouger d’un poil.

Le regard nostalgique, Clovis contemple le cercueil rustique d’où émergent un superbe sexe en érection et un scrotum gonflé de deux grosses boules appétissantes. Combien de fois Plank-Tonku ne l’avait-il pas enfermé dans ce coffre étroit pour le punir quand il n’avait pas été sage pendant son apprentissage ? Il ne saurait le dire. Mais la roue tourne et c’est à lui aujourd’hui d’infliger la discipline à son élève. Qui aime bien châtie bien.

Les cris étouffés du captif ne devront pas l’émouvoir. Frank est un charmant garçon mais un tantinet cabochard. Il faut qu’il apprenne à obéir. Le couvercle du cercueil étant rivé par un puissant sort, il n’a aucune chance d’en sortir.

C’est avec un profond soupir navré que Clovis se saisit d’une épaisse cravache pour appliquer les premiers coups sur la verge dressée à la verticale. L’avantage avec un vampire, c’est qu’il n’est pas nécessaire de le ménager. Un vampire est très endurant et il lui suffit d’une petite heure pour guérir des pires blessures. C’est donc sans aucun scrupule que Clovis cingle le grand pénis qui ne tarde pas à cracher un impressionnant geyser de foutre. Geyser qui ne sera que le premier d’une longue série…

Bien sûr que Clovis n’est pas aussi cruel que nous pourrions le penser car après avoir cravaché jusqu’au sang le sexe qui se balance comme un métronome et écrasé les couilles entre ses phalanges et le bois du couvercle, il lui arrive de suçoter gentiment le gland gonflé de sang pour obtenir un xième geyser de sperme qu’il déguste avec des claquements de langue appréciateurs. Travailleur infatigable, notre vampire initiateur est encore à la besogne à trois heures du matin.

Pour se récompenser d’autant de constance, Clovis se déshabille d’un claquement de doigt pour enfourcher le cercueil dégoulinant de sperme afin de s’empaler sur le grand sexe meurtri qui est cependant toujours aussi raide qu’un manche de pioche. C’est si délicieux qu’il s’attarde le reste de la nuit à se donner ainsi du plaisir sans prendre la peine de compter ses orgasmes. Les cris de protestation et les injures qui s’échappent du coffre funèbre exacerbent sa jouissance.

Mais comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, Clovis se rhabille à l’aube (claquement de doigt) et quitte les lieux après avoir levé le sort qui emprisonne Frank. Ce dernier, après avoir repoussé le couvercle de bois qui l’écrasait, sort de l’étroit cercueil en pestant. Bien davantage blessé dans son amour-propre que dans sa chair, le jeune homme est obligé d’admettre qu’il a bien mérité sa petite punition. Jusqu’alors Clovis a été très patient avec lui malgré ses petits caprices.

Dorénavant, il sera bien sage, encore que, à bien y réfléchir, cette petite séance SM n’était pas si désagréable que ça… certes il a dérouillé sévère par moments mais a également éprouvé un plaisir équivoque qui ne lui a pas déplu. Clovis a une manière assez croustillante de remettre les pendules à l’heure reconnaît Frank en son for intérieur. Il se surprend à rebander dur en s’interrogeant sur la méthode qu’emploiera son mentor pour la prochaine et inévitable punition. Sagement, le garçon décide de se comporter comme s’il ne s’était rien passé. Sans se rhabiller, il remonte dans la villa, sourire aux lèvres.

D’ailleurs pour le moment, il serait malvenu de contrarier le roi des vampires. Celui-ci est fou de rage. La crinière en bataille, il pousse des rugissements qui font trembler les vitres de la maison. Il vient d’apprendre que les frontières sont bloquées ! En effet, submergés par l’afflux des immigrants français qui fuient le régime écologiste autoritaire, les pays limitrophes ont fermé leurs frontières. Clovis vient également d’apprendre qu’il ne pourra pas utiliser son jet privé pour se rendre en Italie car il n’y a plus une goutte de kérosène en France. Tous les stocks de carburants ont été vertueusement détruits. La pollution ne passera pas. Le gouvernement écologiste reste inflexible et ordonne à chaque citoyen de s’adapter. Les motards de la police nationale, eux-mêmes, ont dû échanger leurs motos contre des bicyclettes… la France sauvera la planète coûte que coûte !!!

Pour le roi des vampires cela ne pose aucun problème que de se rendre en Italie car c’est un grandissime virtuose de la téléportation mais ce n’est pas le cas de Frank, encore novice.

- Ma décision est prise, nous partons à l’instant ! Nous utiliserons le miroir de Jean Cocteau. Annonce Clovis d’un ton péremptoire.

- Le miroir de qui ?

- Le miroir de Jean Cocteau que j’ai acheté aux enchères après sa mort. Ne cherche pas à comprendre et suis-moi. Ordonne le roi des vampires.

Il est préférable, pour le moment, que Frank obtempère. Il suit donc docilement son éducateur autoritaire jusque dans une pièce nue seulement meublée d’un miroir de la taille d’une porte. Il frissonne en constatant l’absence de son reflet dans la glace qui reste vide quand il se place face à elle. Désorienté, il recule d’un pas et questionne :

- Pourquoi je ne me vois pas dans ce miroir ?

- Oublierais-tu que tu es un vampire, Frank ? C’est aussi parce que ce miroir est l’une des portes de la mort et que tu es mort mais cependant toujours vivant. Pour toi, il ne s’agit pas de comprendre. Il s’agit de croire. Donne-moi la main et suis-moi. Nous traverserons ce miroir comme de l’eau. Je t’emmène en Italie. Répond Clovis d’une voix qui résonne étrangement.

Le roi des vampires saisit la main du jeune homme et traverse le miroir en l’entraînant derrière lui. C’est alors comme une obscurité cosmique dépourvue d’étoiles. C’est un néant au fond duquel brille soudain une minuscule lumière. Se cramponnant à la main rassurante de son guide, Frank surgit dans une pièce élégamment meublée. Une grande fenêtre ouverte lui permet de découvrir le lac de Côme dans toute sa splendeur. Joyau turquoise serti dans les montagnes alpines. La villa Bella Vista est un superbe palais du XVIIIe siècle bâti sur un promontoire rocheux qui domine les eaux du lac.

Abasourdi, Frank n’a pas le temps d’ouvrir la bouche pour poser une seule question que déjà une porte s’ouvre pour laisser passer une grosse femme souriante portant un plateau d’argent.

- Salve signore conte ! J’ai bien reçu votre message télépathique et je vous apporte votre whisky et vos cigarillos. Avez-vous fait bon voyage, Monsieur le comte ? Roucoule l’accorte servante.

- Ottima, mia brava Gabriella . Servez-moi un grand whisky sans glace et allumez-moi un cigarillo sans tarder. La France est devenue un pays invivable. Songez que je suis privé d’alcool et de tabac depuis 48 heures ! C’est une torture que je ne souhaite pas à mon pire ennemi !

- Tu es comte ? Interroge l’écolier vampire qui ne sait plus à quel diable se vouer.

- Oui Frank, en Italie je suis il Conte di Sanguino Rosa. Pourquoi, cela te pose un problème ? S’enquiert aimablement le vampire alpha en tirant une énorme bouffée de son cigarillo.

- Euh, non. C’était juste pour savoir. Admet Frank en se régalant d’un verre de sang AB+ parfumé à la myrtille que lui a versé la gracieuse Gabriella.

Dans l’instant qui suit, apparaît Fabrizio, le majordome-vampire du palais. Clovis fait les présentations et donne ses instructions : Frank étant le futur vice-roi, il a droit à tous les égards dû à son rang. Qu’on se le dise…

Abondamment ravitaillé en whisky et en cigarillos, Clovis a recouvré sa bonne humeur. Il est à présent tout sourire et indulgence. Le comte de Sanguino Rosa dont la fabuleuse fortune intrigue fort l’aristocratie italienne, nage à présent dans le bonheur. Dans le palazzo la vie des deux amants s’organise rapidement les jours suivants.

Clovis Latence alias il Conte di Sanguino Rosa est de si charmante humeur qu’il permet à Frank de s’adonner à sa nouvelle marotte : la collection de cercueils. Une vaste salle du palais est dès lors consacrée à cette prestigieuse collection. Au volant d’une Ferrari Testarossa attelée d’une grande remorque, le jeune vampire s’est tout d’abord rendu à Naples d’où il a ramené des merveilles. Les bières des parrains de la mafia sont d’une somptuosité qui dépasse l’imagination. Frank est ravi mais son mentor lui tire parfois l’oreille en lui rappelant qu’il devrait davantage se consacrer à ses études de vampire d’élite. N’est-il pas destiné à être couronné vice-roi des vampires ?

Clovis et Frank se promènent aujourd’hui sur la grande terrasse à balustrade qui surplombe le lac de Côme scintillant d’un bleu profond. Encadrée d’un jardin exotique en terrasses d’où jaillissent de grands pins et des cyprès géants, la villa Bella Vista est un havre de paix. L’air est doux et les grands bougainvilliers flamboient sur la façade claire. Frank admire le profil net de Clovis qui contemple l’horizon montagneux. Animé d’une pulsion irrépressible, le garçon saisit à deux main le visage du rêveur pour lui rouler un patin amoureux. Les deux vampires vivent une merveilleuse lune de miel dans cette demeure de rêve. Leurs nuits sont fracassantes et leurs journées dolentes.

- Tiens ! Nous allons avoir de la visite ! Dit soudain Clovis.

- Comment le sais-tu ? S’étonne son jeune amant.

- Les vampires n’ont pas besoin d’iPhones pour communiquer entre eux. Ils peuvent s’interpeller et dialoguer par l’esprit. Je t’apprendrai cela prochainement. Lui explique le mentor.

Dans la minute qui suit, précédé d’un sourd vrombissement surgit un Cessna 208 Caravan blanc qui rase dangereusement les cimes des montagnes. L’hydravion plonge audacieusement vers le lac et ne se redresse qu’à quelques mètres de l’eau. L’amerrissage est autant brutal que spectaculaire et sème la panique parmi les bateaux qui naviguaient paisiblement. Après plusieurs ricochets acrobatiques qui soulèvent d’énormes gerbes d’eau, l’appareil se stabilise et se dirige vers le débarcadère de la villa en faisant rugir son moteur. Un bras s’agite pour les saluer.

- Qui est-ce ? Interroge Frank.

- C’est mon vieil ami Alf de La Plane surnommé Le planeur qui vient te donner des cours de vol. Il faut te remettre au travail, mon garçon, tu as tendance ces derniers temps à négliger tes études de vampire Alpha.

- Pas question que je monte dans son coucou ! Tu as vu ça ? Ce mec est un véritable kamikaze !!!

- Il ne s’agit pas d’apprendre à piloter un avion, Frank mais seulement d’apprendre à faire voler ton corps dans l’espace plus rapidement encore que le faucon pèlerin. Alf le planeur est le meilleur dans ce domaine et c’est un excellent pédagogue.

- Alors pourquoi il se trimbale dans un avion s’il peut voler comme un oiseau ? S’étonne Frank.

- Alf utilise un avion parce qu’il ne voyage jamais sans ses caisses de Martini rosso. Sauf en cas d’urgence, il préfère boire du Martini que du sang. Il prétend que c’est bon pour son moral. Ça ne se discute pas.

- Il doit être toujours pompette, non ?

- Plus ou moins… C’est pour ça qu’il ne compte pas moins de 148 crashes à son actif. Il a pourtant commencé son apprentissage avec Louis Blériot. Récemment il a écrasé un Airbus A380 sur le Kilimandjaro avec 537 passagers à bord, mais cela ne l’a pas découragé pour autant. Alf est très pugnace. Conclu Clovis avec un sourire indulgent.

Après avoir amarré son hydravion au ponton, Alf se téléporte sur la terrasse pour rejoindre ses deux hôtes. C’est un bel homme à la peau couleur cuivre brulé avec des yeux verts mais surtout une chute de rein remarquable. Il semble fier de ses petites fesses pommées qu’il balance joyeusement.

- Quel bonheur de te revoir, roi Clovis ! Je ne t’ai jamais vu aussi beau. Serais-tu amoureux ? Claironne l’aviateur callipyge.

- Salut Alf, je constate que tu fais des progrès aéronautiques parce que cette fois-ci tu n’as pas défoncé mon débarcadère. Bravo !

- Ton compliment me touche beaucoup, roi Clovis. À la longue je parviendrai à maîtriser ces bougresses de machines volantes. Grâce à mes nouveaux logiciels de vol virtuel, j’ai fait de grands progrès. Merci de l’avoir remarqué. Jabote Alf le planeur.

Frank se tient discrètement à l’écart tandis que les deux vampires devisent joyeusement. Clovis semble avoir beaucoup d’affection pour Alf qui ne se gêne pas pour lui porter fréquemment la main au paquet. Il est évident que cette nuit le vampire novice aura droit à une partie triangulaire.

Assis sur la balustrade, le garçon sent peser sur lui le regard jaugeur du visiteur mais ne bronche pas. C’est pourtant un regard qui le déshabille sans vergogne. Cet Alf lui a tout l’air d’être un grand baiseur. Il en a la confirmation quand ce dernier s’exclame :

- Félicitations, roi Clovis, tu as bien choisi ton vice-roi, dans un genre différent il est presque aussi beau que toi. Selon ton désir je vais lui enseigner l’art du vol mais il faudra attendre la nuit parce que cela ferait désordre de voir des vampires voler en plein jour. Mais en attendant, avec ta permission, j’aimerais bien tirer un coup avec ton jardinier.

- Dans la mesure où tu ne lui soutireras pas trop de sang, tu peux disposer de Sebastiano à ta guise. Concède le maître des lieux.

- Merci roi Clovis. Comme tu le sais j’adore le goût du sang de ce garçon, encore bien meilleur que mon Martini. Comme d’habitude, je ferais attention de ne pas lui soutirer davantage qu’un demi -litre. Permets-tu aussi que Frank m’accompagne ? Nous pourrions ainsi faire plus ample connaissance lui et moi.

- Si cela convient à Frank, je n’y vois pas d’inconvénient. Qu’en penses-tu Frank ?

Le Frank est bien évidemment très intéressé. Qui est donc ce Sebastiano dont le sang est si goûteux ? Il accepte spontanément de suivre Alf le planeur qui est déjà parti à la recherche du jardinier. C’est sur l’une des terrasses supérieures du jardin que les deux vampires repèrent un homme mince qui élague les arbres. Il est torse nu et la sueur fait lire sa peau bronzée.

- Sebastiano ? Roucoule Alf.

L’homme se retourne. Sebastiano est l’un des jardiniers du domaine. Il a environ 25 ans et il n’est pas particulièrement beau avec son nez un peu trop long. Il n’est pas particulièrement costaud mais il est bien foutu avec des muscles longs. Par contre, il pue le sexe à 1 km à la ronde. Il est comme un aimant quand on le voit. Peut-être est-ce à cause des veines saillantes qui parcourent sa longue encolure musclée ?

Sebastiano a de grands yeux de gazelle, sombres comme des puits dans lesquels on pourrait se noyer. Un lent sourire ourle ses lèvres quand il voit Alf le planeur.

- Tiens, vous revoilà Monsieur Alf. Comment allez-vous depuis que nous ne nous sommes pas vus ? Je suppose que vous venez me voir pour la même chose que la dernière fois ? Dit l’homme d’une voix mélodieuse et chantante.

- Absolument, Sebastiano. Je voudrais te baiser et te pomper un peu de sang comme la dernière fois. C’est possible ?

- C’est tout à fait possible Monsieur Alf. Mais je vous signale que j’ai augmenté mes tarifs. Mon père est au chômage et je dois subvenir aux besoins de la famille. C’est maintenant 2000 € pour m’enculer et me sucer du sang. Pour un supplément de 500 € je peux aussi vous donner dans la foulée une copieuse giclée de sperme, bien blanc et bien crémeux comme vous l’aimez.

- Marché conclu, Sebastiano. Partons sur la base de 2500 €. Quand es-tu disponible ?

- Tout de suite si vous le voulez, Monsieur Alf. Le temps de prendre une douche et je suis à votre disposition.

- Surtout pas Sebastiano ! J’aime beaucoup trop l’odeur de ta sueur de mâle. Allons dans ta barque comme d’habitude, c’est l’endroit idéal.

Frank suit les deux hommes qui descendent vers le débarcadère. Ils montent tous trois dans une longue barque que Sebastiano écarte du rivage à grands coups de rame. L’effort fait saillir en faisceaux les muscles des pectoraux et des épaules du rameur. Alors que jusqu’alors il semblait ignorer la présence de Frank, il braque à présent sur lui un regard perçant. La densité de ce regard trouble le jeune vampire qui s’efforce de regarder ailleurs.

Laissant l’embarcation glisser sur sa lancée, Sebastiano range les rames et déboucle son ceinturon. Il fait glisser son jean déchiré sur des jambes interminables. Malgré une minceur à la limite de la maigreur, le corps nu du jeune homme dégage une impression de force et de sensualité extraordinaire. Le contraste entre ses larges épaules et l’extrême étroitesse de ses hanches est saisissant. De plus, il est monté comme un âne.

Assis sur le banc de proue, derrière le jardinier, Alf est déjà à poil. Il est baraqué avec de puissantes cuisses. Entre ces cuisses se dresse un gros braquemart au gland luisant de liqueur pré éjaculatoire. L’aviateur kamikaze roule des yeux gourmands quand Sebastiano, toujours en lui tournant le dos, vient s’enfiler sur son pieu impatient. La pénétration semble douloureuse car le prostitué se mord les lèvres, sans cesser de regarder Frank dans les yeux.

Ses longs bras écartés et les mains agrippées au bastingage de la barque, Sebastiano, le cul ouvert, se maintient légèrement au-dessus des hanches de Alf pour que celui-ci puisse le pilonner profond à coups de reins. Les deux partenaires n’en sont pas à leur coup d’essai.

Sur le chemin de berge, de nombreux promeneurs ont sorti leurs jumelles pour se rincer l’œil.

Le spectacle devient encore plus chaud quand Sebastiano, tout en coulissant sur la grosse verge de son client renverse la tête pour lui offrir sa gorge. Frank est fasciné par la pomme d’Adam saillante et surtout par le grand sexe raide tout ficelé de grosses veines du jeune homme. Sexe que celui-ci semble vouloir lui offrir. Du méat s’écoule un long filet de liqueur masculine.

- Si je te fais une rallonge de 1500 €, serais-tu d’accord pour me donner un litre de sang ? Propose Alf en salivant.

- OK, ça marche comme ça. Mais pas plus d’un litre. D’accord ? Accepte le jeune jardinier d’une voix rauque.

C’est alors qu’Alf lance son invitation :

- Viens nous rejoindre, Frank. Avec Sebastiano il en a largement pour deux. Pompe sa bite tandis que je le baise et que je bois son sang. Il aimera ça. Pas vrai Sebastiano ?

- Ouais, j’aimerais beaucoup ça !!! Je vais donner à votre ami tout le jus de mes couilles. Rétorque le jeune Italien empalé en dévisageant effrontément Frank qui s’avance vers lui.

Étreignant le jardinier comme pour l’étouffer, Alf attend un bref instant que Frank s’accroupisse pour pomper le dard de ce dernier avant de lui planter ses crocs dans le cou.

Tout à la fois défoncé, saigné et pompé, Sebastiano pousse un long râle en jouissant dans la bouche de Frank. L’abondante éjaculation est presque aussitôt suivie d’une seconde. Le sperme du jeune Italien est réellement délicieux mais malgré son inexpérience de vampire néophyte, Frank comprend que la séance dure bien trop longtemps.

- Stop ! Arrête Alf ! Tu vas le tuer !!! Crie-t-il.

Alf relâche sa proie qui s’affaisse mollement. Le regard fou, le vampire aviateur semble s’éveiller d’un rêve. S’emparant des rames, Frank, grâce à sa force surnaturelle, ramène la barque au débarcadère à la vitesse d’un hors-bord. Tandis que Alf s’éclipse discrètement, il se penche sur le garçon livide qui git au fond de l’embarcation.

- Le fumier ! Il m’a pris bien plus qu’un litre de sang. Gémit-t-il avant de s’évanouir.

En ni une ni deux, le jeune vampire prend le mourant dans ses bras et s’élance au pas de course vers la villa Bella Vista. Il a les chevilles ailées d’Hermès quand il grimpe les escaliers en appelant Clovis à son secours. La crinière flamboyante, le roi des vampires apparaît devant lui et le guide vers une chambre. En gestes rapides et précis, Clovis procède à l’injection d’un liquide mystérieux et sort un kit de perfusion ainsi qu’une poche de sang. Sans hésiter il plante l’aiguille dans l’avant-bras de Sebastiano et fait s’écouler le fluide rouge.

- Il faudra attendre deux heures et plusieurs poches de sang avant de savoir s’il s’en sort. Annonce le vampire en regardant Frank avec une expression étrange.

Ce dernier, assis au bord du lit sur lequel repose le corps nu de Sebastiano, ne répond pas. Anxieux, il scrute le visage blême du jardinier. En lui, plein de sentiments imprévisibles se bousculent. Il ne comprend pas. Il voudrait pourtant comprendre. C’est Clovis qui va l’aider.

- Tu es tombé amoureux, Frank.

- Quoi ?

- Oui, tu m’as bien entendu. Tu es tombé amoureux de ce garçon. Cela devait arriver tôt ou tard. Avec toi c’est plus tôt que prévu mais tu es un vampire précoce. Le destin des vampires est de souffrir d’amour. Notre origine mortelle nous oblige à aimer certains mortels. C’est une tragédie qui finit toujours mal mais c'est comme cela depuis la nuit des temps.

- Mais c’est toi que j’aime, Clovis. Proteste le jeune homme d’une voix brisée.

- L’un n’empêche pas l’autre. Je ne suis aucunement jaloux parce que je sais que ton amour pour moi n’est pas comparable à celui que tu pourrais avoir pour Sebastiano. Toi et moi sommes des immortels ni vivants ni morts, nous n’avons plus de choix à faire. C’est ainsi.

Un grand silence s’installe que seul le roucoulement de quelques tourterelles amoureuses vient troubler. Sur le bleu du lac, les voiles blanches des bateaux s’inclinent sous le vent.

- Garde espoir, Frank. Sebastiano est un solide gaillard. Il se rétablira avec beaucoup de sang et du repos. Veille sur lui et découvre par toi-même le pouvoir que tu as de le maintenir en vie. Tu as ce pouvoir comme beaucoup d’autres encore. Rajoute Clovis.

- Crois-tu que j’y parviendrais ?

- Je suis persuadé que tu y parviendras aisément. Tu es ma créature et de ce fait tu détiens de très grands pouvoirs mais tu dois apprendre seul à les découvrir et à t’en servir. À présent, je vais passer un savon à Alf le planeur et lui dire que ton cours de vol est reporté à demain. Achève le roi des vampires avant de disparaître.

Jusqu’à la nuit, Frank reste debout au pied du lit en contemplant le grand corps nu de Sebastiano. Il change les poches de sang fur et à mesure qu’elles se vident. Peu à peu le souffle du gisant prend de l’ampleur et sa peau se réchauffe. Sans trop y croire, le vampire se concentre pour insuffler la vie. Force est de constater que l’état de son protégé s’améliore très rapidement…

Quand sonne minuit à un lointain clocher, Sebastiano semble dormir paisiblement, le visage détendu et le corps empli d’une vigueur nouvelle. Le vampire se dénude alors pour s’étendre auprès de l’homme qu’il maintient dans un sommeil hypnotique.

Sous ses lèvres du soignant, la peau ambrée du jeune homme endormi est douce et chaude. Tel le ferait un nécrophile, il manipule et caresse le corps inerte. Entre ses mains, Sebastiano n’est qu’un pantin aux membres souples. Il mordille les tétons durs, il lèche le ventre plat, il embrasse la bouche entrouverte, il gobe les couilles veloutées et suce le sexe veineux qui se redresse glorieusement.

Il obtient de faibles gémissements quand jaillit le sperme crémeux mais aussi quand il enfonce sa langue dans la petite rosette du dormeur pour l’agacer et la lubrifier avant de de la pénétrer et de la piner en profondeur. Longtemps et à plusieurs reprises, le vampire amoureux prend son plaisir sur le corps du beau jardinier inconscient. Quand enfin il l’éveille, d’un claquement de doigt, Sebastiano ouvre de grands yeux étonnés et le regarde en souriant.

- Tu m’as sauvé ? Pourtant j’ai bien cru que j’allais mourir. Murmure-t-il.

- Tu n’es pas mort mais tu n’es pas passé loin. Sans Clovis, tu ne serais plus parmi nous. Fais gaffe la prochaine fois que tu joueras à ce petit jeu. Le prévient Frank.

Sebastiano se redresse sur les coudes et contemple son corps maculé de sperme.

- Mais ? D’où vient tout ce foutre ? J’en ai partout sur moi ! S’étonne le jeune homme.

- C’est notre foutre, à toi et à moi, je t’ai baisé pendant que tu dormais. Ne râle pas, j’ai mis 4000 € sur la table de nuit. Si ce n’est pas assez, tu n’as qu’à me le dire. Glousse cyniquement le vampire.

- Comment veux-tu que je te le dise, je ne sais même pas combien de fois tu m’as tiré.

- Pas mal de fois mais je considère ça comme un paiement pour les frais d’hospitalisation.

- Bon, vu comme ça, je n’ai rien à redire. En tout cas merci de m’avoir sauvé la vie. C’était vraiment sympa. J’ai tout de suite vu que tu n’étais pas un vampire ordinaire. Apprécie le mec.

- Et maintenant, comment te sens-tu ?

- Je suis bien mais je me sens un peu faible. Tu n’aurais pas un petit quelque chose à me donner à grignoter pour me booster. Réclame l’éphèbe.

- Si, j’ai mon sperme. Il est très nutritif et magique comme tu dois le savoir. Tu en veux ? Propose le vampire.

- S’il t’en reste encore, moi je veux bien. Cela me remettra sur pied. Accepte le jeune Italien.

- Ne t’inquiète pas pour ça, j’ai les couilles encore bien pleines. Assez en tout cas pour te rassasier. Tiens, prends ! Répond Frank en enfourchant le torse de l’homme pour lui coller sa bite dans la bouche.

Prenant appui sur la tête de lit, le donneur de foutre se cambre pour mieux offrir sa queue turgescente que Sebastiano suce goulûment. Le mec biberonne à s’en faire péter la sous-ventrière. C’est par longues rafales d’un foutre bien épais et revigorant que Frank remplit la bouche de son protégé jusqu’à ce que celui-ci déclare forfait.

- Putain mec ! T’es une vraie mitrailleuse ! Je suis gavé ! Je me demande où tu vas chercher tout ça ? Admire le garçon repu en écarquillant les yeux.

- C’est l’un des avantages d’être un vampire alpha. Tu en reveux ? Se rengorge le distributeur de sperme.

- Non merci beaucoup, ça ira pour aujourd’hui. Décline poliment son convive.

- Et maintenant que j’ai été gentil avec toi, veux-tu m’aimer Sebastiano ? Questionne le vampire en caressant tendrement le visage osseux de l’italien.

En réponse, Sebastiano saisit la main de Frank pour déposer un baiser au creux de sa paume. Il laisse sa tête rouler sur l’oreiller puis dans un petit soupir répond : « Non ».

- Comment ça non ? Tu m’aimeras si le veux. J’en ai le pouvoir ! S’insurge le vampire amoureux.

Avec un sourire navré, le jeune jardinier plante son regard dans celui de Frank pour lui répondre :

- Je fréquente les vampires depuis assez longtemps pour savoir qu’ils ont de grands pouvoirs mais pas celui de se faire aimer. Heureusement d’ailleurs parce qu’il doit être très difficile pour un mortel d’aimer un vampire. Avec eux, je fais commerce de mon corps. Pas davantage. Je suis une putain, Frank. Tu devrais renoncer à m’aimer.

- Pourquoi ? Ce n’est ni ton sang ni ton cul qui m’intéressent. C’est tout simplement toi que j’aime. TOI, tout simplement. Ça te fait peur de m’aimer ?

- Non, ça ne me fait pas peur puisque tu m’as sauvé et nourri alors qu’un autre que toi m’aurait laissé crever sans état d’âme mais je ne pourrais jamais t’aimer d’amour parce que…

- Parce que quoi ? Insiste Frank alors qu’il connait déjà la réponse.

- Parce que tu es un monstre. Murmure Sebastiano en baissant les yeux.

Le vampire néophyte croit ressentir de nouveau la souffrance glacée de la mort. Le désespoir et la solitude s’engouffrent dans son cœur pour le coloniser à jamais. Il connaît maintenant son invincible adversaire. Adversaire devant lequel il devra toujours rendre les armes. Impitoyable adversaire qui se nomme l’Amour.

- Tu as raison Sebastiano, je suis un monstre. Je suis un monstre puisque je suis un vampire. Tu as raison, je ne suis rien d’autre qu’un monstre. Admet le jeune vampire d’une voix blanche.

Il se lève avec lenteur, se retourne une dernière fois pour sourire à son amant-poupée d’une nuit, puis sort en abandonnant ses vêtements sur le sol. Il arpente un long moment les couloirs en refusant de s’attendrir sur lui-même. Il a mal mais ne veut pas, par dignité, se réfugier dans les bras de Clovis. Alors il va se coucher dans l’un de ses cercueils pour rêver de son amour non partagé.

C’est un toc-toc discret qui le réveille. Il ouvre le couvercle de son cercueil pour découvrir le sourire d’Alf le planeur.

- Debout Frank, nous sommes demain et il fait encore nuit. Je dois te donner ton premier cours de vol. Le roi Clovis y tient absolument. Es-tu prêt à me suivre ?

- Mouais. Je m’habille et j’arrive. Répond sèchement le jeune vampire, le visage fermé.

- Tu me fais la gueule, Frank ? Tu m’en veux d’avoir pompé trop de sang à Sebastiano ? S’inquiète Alf.

- Non, Alf. Je ne t’en veux pas d’avoir failli tuer Sebastiano mais je t’en veux de me l’avoir fait connaître.

- Pourquoi ça ?

- Parce que ce garçon est une pute et que maintenant j’aime une pute.

L’aviateur dingue ne répond pas mais donne une tape amicale sur l’épaule de Frank qui pousse un soupir déchirant. Il compatit. Maintenant vêtu, le transi d’amour suit son professeur sur la terrasse et écoute attentivement ses instructions. Une heure après, deux silhouettes s’envolent dans la nuit qui se referme sur elles pour un long moment.

Cigarillo aux lèvres et verre de scotch à la main, Clovis attend patiemment leur retour sur la terrasse fleurie. Un discret sifflement annonce leur arrivée. Alf est enthousiaste. À peine atterri, il se précipite vers lui :

- Ah ! Roi Clovis, ton dauphin est très, très doué ! Songe donc qu’il a dépassé les 770 km/h !!! À un moment j’avais du mal à le suivre. Encore deux ou trois cours et il pourra rivaliser de vitesse avec un avion de ligne. C’est formidable !

- Je suis fier de toi, Frank. Alors, que penses-tu de ce moyen de transport ? Questionne Clovis en souriant au novice qui vient de surgir tout nu de la nuit.

- Mouais, ça dépote fort quand on ouvre les gaz mais l’inconvénient à cette vitesse c’est que le vent vous arrache toutes vos fringues et qu’on ne peut même pas garder ses chaussettes. Faudra que je prévoie une combinaison adéquate style Superman pour la prochaine fois. Je n’ai pas envie de débarquer à poil à chaque fois que je me déplace comme ça. C’est craignos. Grommelle l’élève doué.

Clovis est aux anges (infernaux). Son protégé, les jours suivants, l’écoute attentivement et fait d’énormes progrès. Il maîtrise parfaitement ses dons de vampire suprême. Cela avec une désinvolture impressionnante. Frank sera un grand monarque.

Cependant, le beau visage du jeune vampire est figé par la tristesse. Parfois la nuit, après leurs ardentes étreintes, Clovis entend sangloter son jeune amant. Il ne dit rien mais sait combien ce dernier doit souffrir. Il a lui-même vécu tant d’amours sans espoir qu’il ne peut que le comprendre. Frank aime Sebastiano mais Sebastiano n’aimera jamais Frank.

Lors d’un soir paisible, tandis que l’astre solaire rougeoyant se glisse derrière les montagnes, Frank prend l’air dans le jardin. Il entend des gémissements provenant d’un bosquet de tulipiers. Sous les tulipiers il y a un banc. Sur ce banc, Alf est assis, les cuisses écartées et sur ces cuisses est assis Sebastiano, enculé jusqu’à la glotte. Surpris dans leurs ébats, les deux hommes se figent en braquant sur lui des regards inquiets. Très inquiets.

Cela ne surprend pas Frank car il sait qu’il émane de lui une grande force que les moins avertis pourraient qualifier de maléfique. Sous la férule enseignante de Clovis ses pouvoirs se décuplent chaque jour et chaque nuit. En peu de temps il est devenu un redoutable vampire Alpha hors catégorie déjà nimbé de l’aura du vice-roi des vampires. Ce qui n’est pas rien… vous en conviendrez.

Sous l’effet de la frustration et de la colère, il pourrait, d’un seul geste donner une cuisante leçon de savoir vivre aux deux lascars indélicats, mais Clovis lui a également appris la tolérance et la sagesse. C’est pourquoi c’est sur un ton badin qu’il dit :

- Décidément, Sebastiano, tu aimes jouer avec le feu. À peine es-tu remis de ton hémorragie que je te retrouve en train de te faire enculer et pomper le sang par ce tordu d’aviateur fou. Je ne serai pas toujours là pour te sauver la mise, petit jardinier.

- Mais j’ai besoin de fric, Frank. La machine à laver le linge nous a lâché et je ne veux pas que ma mère fasse la lessive à la main. Ça lui donne de l’eczéma. Plaide le jeune Italien en se remettant debout.

- Attendrissant. S’il te fallait un lave-linge, il te suffisait de me le demander. Je t’aurais offert une laverie et peut-être même un pressing en prime. Grince le vampire Alpha.

- J’ai ma fierté Monsieur Florès. Je ne vis pas de la mendicité, je gagne mon pain à la sueur de mon front. Sachez-le bien. S’indigne le séduisant jardinier en se redressant de toute sa hauteur.

Convenons qu’il est bien triste, pour Frank, de constater que Sebastiano préfère continuer faire commerce de son corps plutôt que d’accepter son amour.

- J’ai une proposition à te faire, Sebastiano.

- Laquelle ?

- Ne parlons plus d’amour mais je voudrais devenir l’un de tes clients. Si tout au moins il reste une place pour moi dans ton planning. Bien naturellement.

- No problem, Monsieur Flores. J’ai un créneau samedi soir à 21h si cela vous convient. Suggère Sebastiano.

- OK, ça marche comme ça. Je t’attends dans mon appart samedi soir, mais maintenant je vais te demander de nous laisser seuls, ton copain Alf et moi. J’ai deux mots à lui dire. Bonsoir Sebastiano. Feule le vampire, le regard soudain mauvais.

Il attend que le jeune jardinier s’éloigne en faisant rouler ses fesses avant de se tourner vers Alf toujours assis sur le banc. Il jauge un bon moment la belle anatomie de ce dernier avec un ronronnement appréciateur. Très appétissant ce corps musclé gainé d’une fine peau cuivrée. Il continue de ronronner :

- Tu es un excellent professeur, Alf. Grace à toi je maitrise à présent parfaitement le vol et je franchi sans problème le mur du son. Mais…

- Mais quoi ?

- Mais tu t’es un peu foutu de ma gueule en venant baiser Sebastiano sous mon nez. Ne crois-tu pas ?

- Sebastiano ne t’appartient pas, Frank. Rétorque Alf.

- Tu as raison, Sebastiano ne m’appartient pas mais depuis que tu me l’as fait connaître, je suis amoureux de lui, comme tu le sais. J’enrage de m’être laissé piéger de la sorte. Il faut que je me défoule un peu pour faire baisser la pression et je crois bien que ton joli petit cul fera parfaitement l’affaire pour me soulager.

- C’est hors de question ! Aussi mignon soit-il, mon cul est un tabernacle et personne n’y touche ! S’insurge Alf.

- Ne résiste pas, Alf. Tu sais que c’est inutile. Ne m’oblige pas à employer mes pouvoirs Alpha. Viens maintenant t’enfiler sur moi. Ordonne le jeune vampire en s’asseyant sur le banc à côté de Alf après s’être dévêtu d’un claquement de doigt.

Le vampire aviateur contemple avec effroi le monstre érigé comme un pal de son voisin. La taille invraisemblable du sexe en érection prouve sans conteste que Frank maîtrise très bien ses mégas dons de futur vice-roi des vampires…

Tu sais Frank, ce n’est pas trop mon truc de me faire emmancher. D’habitude c’est moi qui baise les mecs. Bredouille le prof de vol.

Taratata, il faut savoir changer ses habitudes, cher professeur ! Encore une fois, ne m’obligez pas à user de la force. Riposte l’Alpha en saisissant Alf par les hanches pour l’empaler sur son pieu.

- Sens-tu ma queue de 29 centimètres et demi s’enfoncer dans ton petit fourreau vierge bien chaud, Alf ?

- Oui, je la sens ! Gémit pathétiquement Alf.

- Sens-tu comment elle écrase maintenant ta prostate bien gonflée ?

- Ouais, je le sens dans tout mon ventre… Argh ! Braille l’empalé en crachant un flot de foutre.

- Sens-tu mes ongles pénétrer dans tes tétons bien tendres ?

- Ouais, je les sens ! Couine le vampire aviateur en recrachant une cargaison de jus.

- Sens-tu comment je te malaxe les couilles ?

- Ouais, je le sens que trop bien !!! Gueule le malheureux en éjaculant une troisième fois.

- Et maintenant donne-moi ton cou pour que je puisse boire ton sang. J’ai très soif ce soir. Gronde Frank avant de planter ses crocs dans la jugulaire palpitante.

Maintenant fermement sa proie plaquée contre sa poitrine, il se gave de son sang. À chacun de ses nombreux orgasmes, il sent le corps saigné vibrer tout entier et de puissants sphincters étrangler son pénis. Pénis prodigieux de vampire Alpha qui crache interminablement son foutre inépuisable dans les boyaux souples et enveloppants de son jeune professeur de vol.

Frank baise et festoie ainsi jusqu’à ce que sa victime s’amollisse entre ses bras. Un peu vengé de sa frustration, il abandonne Alf sur le banc après lui avoir charitablement offert un verre de Martini pour le requinquer.

Nous sommes samedi et il est 21h. Frank est en train de réviser ses cours de théologie vampiresque en suçotant une sucette de sang caramélisé quand Sebastiano se pointe. Vêtu d’un jean déchiré et d’un T-shirt blanc moulant, chaussé de baskets avachies sans lacets, il est très sexy avec sa mèche rebelle sur le front et ses lèvres pulpeuses faites pour embrasser. Une grosse érection gonfle sa braguette quand il voit l’athlétique vampire torse nu.

- Salut Franck.

- Salut Sebastiano.

- Tu veux qu’on fasse quoi ? Je suis chaud bouillant ce soir, tu vas aimer. S’impatiente le jardinier.

- Désolé Sebastiano mais je n’ai pas envie de baiser. Ce sera pour une autre fois. Tiens, je t’ai mis 2000 € sur la table. Ce sera pour tes frais de déplacement. Je te dis bonsoir mec.

- Quoi ? Tu veux me faire croire que tu n’as pas envie de me sauter ? Pas croyable !!!

- Pas trop ce soir. Pas du tout même. Confirme le vampire maussade.

En bougonnant, Sebastiano rafle les billets posés sur la table et tourne les talons. Il prend soin de bien claquer la porte pour manifester son mécontentement. Combien Frank aurait voulu le prendre dans ses bras pour sentir ses cheveux, sentir sa peau, sentir sa chaleur et le serrer tout contre lui. Combien il aurait voulu faire cela plutôt que de jouer cette stupide comédie de l’indifférence.

Est-ce une blessure d’amour-propre ? Probablement. Mais c’est surtout une souffrance pour Frank. La souffrance de ne pas être aimé par l’homme qu’il aime viscéralement. Il sait qu’il n’a pas le pouvoir de se faire aimer selon sa volonté mais il lui reste cependant un grand pouvoir. Le pouvoir de la séduction. Un vampire peut déployer à sa guise ce pouvoir auquel aucun mortel ne peut résister. C’est l’une des manières qu’utilisent ces buveurs de sang pour attirer leurs proies.

Si un vampire ordinaire parvient à se faire désirer sans faillir, ce sera un jeu pour lui, prince vampire, de se faire follement désirer par un homme qui fait commerce de son corps et qui a l’audace de rejeter son amour. Frank a décidé d’être la pute d’une pute. Que le meilleur gagne… les jeux sont ouverts.

Ainsi, chaque samedi soir, l’irrésistible vampire congédie Sebastiano sous le faux prétexte qu’il n’a, une fois encore, pas envie de faire l’amour. Le pauvre jardinier rebrousse donc chemin avec ses 2000 € de défraiements, mais de plus en plus ulcéré et frustré car il trouve Frank de plus en plus craquant… si désirable !

Après le départ du garçon éconduit, Frank est triste. Mais pour sécher ses larmes, il lui suffit de s’avancer sur la terrasse et de plonger dans le ciel crépusculaire. À la vitesse d’un météore, il survole alors montagnes, terres et mers de longues heures pour apaiser son cœur blessé.

Enfin calme, il rejoint ensuite Clovis dans leur grand lit qui devient rapidement un champ de bataille. Pour parfaire son éducation de vice-roi des vampires, Clovis a, en effet, décidé de lui enseigner toutes les postures du Kama Sutra gay. Frank est un élève studieux et maîtrise à présent les postures les plus sophistiquées. Durant d’interminable heures, il s’applique à satisfaire son professeur qui est très content. Au terme d’une nuit particulièrement acrobatique, Clovis annonce enfin :

- Mon cher Frank, je n’ai plus grand-chose à t’apprendre, à part quelques broutilles. J’ai donc décidé que nous partirons la semaine prochaine dans mon château des Carpates pour ton intronisation. Quand tu seras couronné vice-roi devant l’assemblée des Grands Vampires, je pourrais enfin prendre des vacances bien méritées.

- Tu vas prendre des vacances et me laisser tout seul sur ton trône ? Chevrote le futur vice-roi des vampires, soudainement inquiet.

- Ouais mon grand et tu vas vite apprendre que de régner sur les Grands Vampires n’est pas une sinécure. Mais je ne me fais aucun souci car tu détiens à présent des pouvoirs dont tu ne soupçonnes même pas l’ampleur. Tu seras un grand monarque et avec ton sceptre de chair tu sauras convaincre les plus récalcitrants.

- Ah, tu crois ?

À suivre...

Romain

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