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Premier épisode

Étudiant appliqué | Saison 7 | Arnaud

Chapitre 2 | Précaution

Le récit de Julien

Café bu, on se dirige vers la porte qui conduit à la ferme. Mais quand il pose la main sur le bec de cane pour franchir la porte, je tends le bras pour bloquer le vantail, mon corps proche à toucher le sien.

- « Au fait, ta proposition d’hier tient toujours ? »

Il s’immobilise quelques secondes, le temps pour moi de me réjouir en prenant conscience la chaleur de cette tension, là, dans mes reins. Un élan de joie juvénile m’enjoint de jeter mon bonnet bien loin, par-dessus les moulins. Ce rouquin, là, si près à le frôler, comme si je craignais encore de me brûler, d’un coup se révèle avec son odeur d’homme, son battement vital, sa présence sensuelle qui m’envahit et, aveuglé, je me précipite avec enthousiasme pour m’en griser. Comme j’avance mon bras libre pour me rapprocher encore, il pivote légèrement, cédant imperceptiblement sur ses genoux.

Mais mon bras le soutient et je cherche aussitôt ses lèvres. Cependant, il détourne suffisamment la tête pour me faire riper sur sa joue râpeuse. Je lui murmure à l’oreille : « viens. » et l’entraine alors sur mes talons jusqu’à ma chambre.

Le temps de tirer les rideaux pour que la pénombre vienne protéger les timidités dont je le soupçonne et je m’approche de lui, arrachant son vêtement de sa ceinture puis amorçant de le passer par-dessus sa tête ; je le laisse s’en dépêtrer pour explorer son torse. A deux mains, les yeux fermés, je découvre cette très fine toison couvrant ses muscles secs, ses petits tétons serrés, sa taille dépourvue des flotteurs qui déforment désormais les silhouettes et ses abdos que, sans mouvements spécifiques en salle pour les dessiner, le travail quotidien a pourtant coulé dans le béton.

Arnaud n’a pas la stature d’un colosse mais j’ai déjà pu m’apercevoir au boulot qu’il est particulièrement costaud et endurant et, sous sa peau fine et duveteuse, c’est bien ce que mes mains palpent et pétrissent avec bonheur : quel joli modèle !

Il a laissé ses bras retomber le long de son corps et, ne serait sa respiration, profonde, et cette érection que je perçois dans son pantalon, son inertie pourrait me faire douter de son adhésion à cette entreprise. J’ai ôté mes propres vêtements pour coller mon torse au sien tout en ouvrant sa braguette pour libérer sa queue dressée. Mon visage dans son cou, je le parcours de la pointe de ma langue, humant son odeur et il s’offre, mais semble toujours s’évertuer à éviter tout baiser et à rester apathique.

Que ce garçon est différent de moi ! Mais loin de m’effrayer, cela stimule plutôt ma curiosité : « si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. *1 »

Moi qui ai gouverné ma vie avec constance et volonté, je m’alerte soudain, qu’ici, dans cette entreprise un peu folle qui, brusquement, m’importe plus que tout, mon habituelle pugnacité trop directe risque de me conduire à l’échec et probablement à sa fuite.

La fragilité de la situation me désarme et, là où j’aurais donné du clairon et serais parti à l’abordage sabre au clair, il y a peu, je me retiens de tout mouvement brusque. Je ne vois plus que la passivité d’Arnaud : est-ce qu’il se soumet après s’être, lui-même, précipité dans la gueule du loup ou est-ce qu’il est … prudent, ou en attente de ma seule initiative pour m’en laisser toute la responsabilité, ou démuni, ou … ? Prudence.

Je l’ai débraguetté et ma main se fait légère pour extraire sa jolie dague, découvrir ses fesses avant de l’allonger sur le lit. Je m’accroupis pour le dénuder totalement puis mes mains remontent le long de ses jambes, ouvrant ses cuisses. Un rayon de lumière éclaire la touffe de ses poils clairs teintés de fauve d’où jaillit sa tige pale couronnée d’une pointe rose tendre. J’enfouis mon visage dans cette mousse jusqu’à venir lécher son mat en le remontant puis, en redescendant, engloutir son gland, lentement, minutieusement, en pimentant de courtes accélérations, de soudaines aspirations, de subtiles torsions aussi intenses que fugaces.

Il a sursauté de surprise à mon initiative et est resté tendu, épidermique. La joue au-dessus de son abdomen, je batifole souplement, de la bouche, de la langue, de mes deux mains qui, tantôt papillonnent, tantôt pressent et serrent, emprisonnant son bassin. Je lis quand je fais mouche dans les irrépressibles mouvements saccadés de ses jambes et les gémissements qu’il ne parvient pas à contenir. Je mesure à sa main, qu’il serre ou détend sur mon épaule, que c’est bien au plaisir qu’il s’abandonne maintenant et je m’applique à le moduler.

Je prends mon temps, je savoure désormais cette jolie bite, d’une taille moyenne mais très droite et régulière, avec son nœud triangulaire presque sans bourrelet, comme un crayon taillé, sa crinière de poils fins, son paquet fripé, serré et j’abuse de l’ingénuité que je crois pouvoir prêter à son propriétaire. Je le sens monter, monter et je délaisse alors ses zones les plus sensibles pour qu’il s’apaise et pouvoir y revenir, ensuite, avec malice.

Il soulève ses fesses, roule ses reins, empoigne ma nuque, soudain crispé, avant de s’étendre pour s’arquer en sens inverse. Couché sur le dos, il a tendu ses reins à en décoller les fesses du lit. Je lèche sa tige d’une large langue qui l’enveloppe en la branlant doucement. Mon poignet inflige d’infimes torsions à ma paume qui serre exactement sa queue que ma langue ponctue de petites touches suaves et humides.

Il est soudain secoué à plusieurs reprises par un hoquet agrémenté de gémissements déchirants, comme s’il était dépité de céder si vite, de jouir si tôt, puis il retombe à plat dans un grand soupir de contentement.

Ma grosse paluche est venue recouvrir ses productions et mes doigts zigzaguent dans les poils maculés de son ventre. Je me suis hissé à sa hauteur et le contemple qui s’applique à garder les paupières baissées. Je viens effleurer ses lèvres des miennes, puis je les dessine de la pointe de ma langue, sans plus insister … pourtant il m’a semblé qu’un léger frémissement … Et me redressant, je le vois soulever ses paupières sur ses grands yeux clairs, comme décontenancés. Il me parait alors si candide et désarmé que j’en souris.

- « toi, tu as besoin qu’on soit extrêmement gentil avec toi ! »

Je rapproche alors mes lèvres des siennes et, cette fois, je perçois nettement la subtile contraction de ses lèvres en réponse à mon baiser léger. Il ne fuit pas ! Je sens mon cœur d’artichaut bondir, toujours prêt à secourir ces âmes en détresse.

- « tu nous as espionnés dans l’écurie, n’est-ce pas ? »

Il opine du chef et je suis saisi d’un doute.

- « mais ce n’était peut-être pas la première fois que tu matais … »

Son absence de réaction parle pour lui qui, a-t-il dit tout à l’heure, « n’est pas venu ici par hasard » et qui, devant la persistance de mon aveuglement, m’a provoqué à dessein … Je le considère, pensivement, m’interrogeant sur ce qu’il a pu connaitre jusqu’alors des amours homosexuelles. Qui a pu lui montrer ce long chemin ? *² N’a-t-il fait que céder, dans les contextes sordides, à l’impératif de pulsions dont certains exposent, ici, les turpitudes les plus dégradantes ou a-t-il connu le bonheur de ces moments d’exaltation qui accompagnent les jouissances partagées en confiance ?


*1 « si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis » citation apocryphe d’Antoine de Saint Exupéry. Voir les références

* « Qui t’a montré ce long chemin ? » Césaria Evora chante « Sodade » en 1992 sur son album « Miss Perfumado » Retrouvez-là, pieds nus, sur la scène du Grand Rex à Paris en 2004 accompagnée à la guitare par Joao Pina Alves, Lire les paroles.


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