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7 et 8 Mai

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Premier épisode | Épisode précédent

Agriculteur

Saison 3 | Chapitre 3 | Profiteroles

C’est, dans la forêt, une petite auberge sans flafla qui affiche un menu du terroir. La salle est claire et, par les baies ouvertes nous parviennent les parfums et les bruits de la forêt. Quelques moustiques également ! Impitoyablement grillés dans la lueur bleutée des lampes. L’accueil y est franc et sympathique ; nappes et serviettes sont en coton damassé blanc et la vaisselle est tout aussi simple. J’aime cette atmosphère sobre, détachée.

On y sert, en trio, des poissons pêchés du jour, nacrés, accompagnés d’une sauce verte aux herbes, crémeuse et légère, qui agit comme un onguent. Je lis dans ses yeux que Lecourt jubile. Le vin, un Cheverny blanc et vif, le rend loquace et quand il parle de la rondeur du chardonnay, je sens sa main épouser furtivement ma cuisse. Puis, est-ce pour atténuer son audace, il pouffe de me voir me lécher les babines, fermer les yeux en expirant par le nez pour capter tous les arômes et triomphe en motivant mes débordements précédents par l’impatience impérieuse de mon estomac d’éternel affamé.

Il est secoué par un petit rire intérieur quand arrivent les desserts. La maison ne se hausse pas du col avec des annonces tapageuses mais les profiteroles, dont on nous a assuré que les choux, croquants, sont cuits à la demande, sont somptueuses. Je ne résiste pas. Voutant un peu mes épaules pour me rapprocher de la table, je trempe mon doigt dans la sauce chocolat chaude, relevant la tête pour regarder le patron par-dessous mes sourcils en suçant mon doigt. Il serre sa serviette à poignée sur la table comme la promesse d’en fiche un coup au gourmand si d’aventure il réitérait son geste déplacé. Il est tenté … mais il est arrêté par la sévérité de ton froncement de sourcils, Lecourt. Pourtant, il voit bien qu’au-dessous, tes prunelles chantent une autre chanson, douce, onctueuse comme le chocolat, fraîche comme la crème glacée à la vanille. Ce damné chocolat qui se fige au coin des lèvres où la pointe de la langue vient le traquer. Est-ce une effronterie ? « Tu as du chocolat » Mon bras se détend vivement, le doigt tendu et maculé fait mouche. « Là ! » Il est surpris, un éclair noir passe dans ses yeux, il s’essuie « Tsss » J’étire mes jambes pour aller à son contact sous la table. Il agite les siennes pour se soustraire, hoche la tête et appelle. « Non, merci ! pas de café pour moi » Un seul pour LUI, moi j’ai déjà le diable au corps. Mais que m’arrive-t-il ?

De retour à l’hôtel, je me précipite : me brosser les dents, ne laisser que la veilleuse allumée et me couler, nu, dans les draps frais, en chien de fusil, les yeux clos à écouter la cascade de la douche, puis, au retour, sa friction vigoureuse. J’entrouvre mes paupières pour le regarder venir se coucher à mon côté, nu. Il s’est allongé sur le dos, les bras relevés et croisés sous sa tête, avec, au creux laiteux de son aisselle, son toupet de poils fins, si clairs qu’ils paraissent blancs et son odeur d’homme. Immobile, je laisse sa présence, sa chaleur, son odeur diffuser, m’absorber. « D’habitude, tu dors avec un pyjama, non ? » « hummm » « … » « Tu dors ? » et il se tourne vers moi. « Non, mais je ne peux pas bouger » « Que t’arrive-t-il Julien ? Ah ! tu as mangé trop de chocolat… » Ce qu’il peut être mesquin, parfois ! « oh noooon, jamais assez ! mais tout mon sang est bloqué dans ma bite » Je perçois la discrète translation qu’opère tout son corps vers le mien et nos premiers points de contact puis sa main, comme un animal qui creuse son terrier, court sous le drap et effleure ma queue tendue. « Je crois que j’ai les mêmes symptômes ». Je me détends comme une lame ressort, le renverse sous mon poids et étouffe ses paroles d’un bâillon féroce.

Voilà, c’est moi qui le surprends en portant le premier assaut. Un assaut, ça ? Mais ce n’est pas un adversaire, ou peut-être que si … quand sa langue passe à l’offensive pour disputer l’espace à la mienne, se contorsionnant, mêlant, glissant pour s’imposer. Nous sommes noués et affrontés, à genoux, chacun jouant avec les tétons de l’autre, lequel suffoquera le premier ? Il saisit mon dard à la base « tu es une guêpe qui n’a cessé de me bourdonner aux oreilles, Julien » et il enjambe mon vit dressé pour le coincer entre ses cuisses, plaqué contre son périnée, écrasant le sien sur mes abdos dans l’étreinte de ses bras, qui emprisonnent les miens. Il me galoche comme un goinfre, basculant sa tête de droite puis de gauche, et je me laisse aller à sa boulimie étourdissante, ma bouche est envahie, ma langue bousculée puis, petit à petit, il semble se rassasier et desserre son emprise, caressant doucement mes fesses de ses deux mains, les malaxant, les écartant, glissant un doigt dans ma raie pour masser ma rondelle. C’est maintenant moi qui l’embrasse, ma langue se fait encore discrète et légère mais mène la danse. Nos lèvres se décollent et nous nous embrassons, léchons, regardons avant de revenir encore à des salades de bouches mêlées. Je me détache un peu de son étreinte et il se laisse glisser sur le dos en travers du lit, je m’allonge contre lui en sens inverse et enfouis mon visage dans les poils de son pubis, sa bite raide battant ma joue, humant son odeur, tandis qu’il me place à califourchon.

Je me suis un peu reculé pour prendre sa bite en bouche et le sucer calmement, à la paresseuse, lui offrant une vue dégagée sur mon boule qu’il caresse à deux mains comme une mappemonde qu’on fait tourner en laissant trainer ses doigts, à la recherche d’une île perdue. Puis je sens un grand trait de langue, suivi d’une série de lapements rapides et aussitôt le travail de son doigt commence, en alternance avec sa langue. Il me perce, me fore, s’infiltre en moi, s’aide de la fraicheur du lubrifiant et me plante un gros doigt rude de manuel. Terrible ! Il me renverse et là, il m’écrase. De toute sa masse, de ses poils, de sa voix sourde, de son regard quand il incline mon visage vers lui, observant avec un demi-sourire les ravages que me cause l’art consommé avec lequel il me doigte. Sa main saisit mes cheveux et cloue ma tête au matelas, il me dévore l’oreille en murmurant « profite, Julien » alors que chacun de ses mouvements me suspend dans l’attente du suivant, alternant les montées laborieuses, les équilibres fragiles et les descentes vertigineuses comme dans des montagnes russes. J’ai chaud, mais chaud, bouillant ! Puis soudain un grand frisson glacé me recouvre. Enfin il devient plus sage, me regarde reprendre pied. D’un coup sec du poignet qui cambre ma nuque, il se rue sur ma bouche pour un baiser profond. « à toi, maintenant »

Et il pirouette, encadre mon buste de ses cuisses, pose ses couilles sur mon menton et offre à ma vue la face cachée de la lune et son cratère. J’écarte les herbes folles à deux mains et ma langue part aussitôt en exploration. J’aime lui bouffer le cul, tantôt comme on dévore et tantôt comme on déguste. Pour le détendre, l’assouplir, l’entrouvrir. A un doigt, puis deux … et encore ma langue. Il a plongé sur ma queue, pétrissant mon paquet comme pour accélérer le retour du sang et me suçant goulument. Là, à le sentir frémir au moindre écart de mes doigts en lui et sous l’effet de sa pipe magistrale, j’ai retrouvé mon gourdin. Il rugit et nous renverse à nouveau, bloquant de la sienne ma main qui le besogne et, ses yeux plantés dans les miens avec un air de défi, « et toi, tu te souviens ? » il me fiche son gros doigt qui aussitôt me vibre. Putain, et toi ? Nous sommes chacun emboité sur le doigt de l’autre, nous massant alternativement pour faire monter la houle jusqu’à l’irrépressible question « maintenant, qui baise l’autre ? » « Je propose que celui qui a la plus grosse baise l’autre » Je suis un peu stupéfait car il semble acquis que, de nous deux, c’est moi qui … « à quoi joues-tu, patron ? » « Disons que je n’ai peut-être pas envie de gagner cette fois, Julien » répond-il avec un sourire narquois. Sans le quitter du regard, je le lubrifie abondamment et, à genoux entre ses cuisses, je les soulève de mes deux mains écartées. Il contracte ses abdos et vient me guider pour que mon gland se niche à sa porte et, d’un petit coup de rein net, je l’embouche puis bascule lentement sur et en lui. Moment délicieux d’étroite attention réciproque où chacun veille sur l’autre jusqu’à l’appariement complet, moi en lui qui s’ouvre et m’aspire, m’attire vers sa bouche. Dialogue corporel des premiers mouvements en échange de ses resserrements. Puis il renverse, se retourne en levrette, dos cambré, épaules déjetées, il se racle la gorge, il réclame. C’est une position d’hommes rudes, de scieurs de long, de rameurs de galère, de forçats. C’est régulier, mécanique, lancé. Ça s’écrase et repart comme une antienne, rythmé de claquements, de soupirs, d’exhalaisons. Enfin on bascule sur le côté, plus en tendresse, mes mains sur lui, sa bouche, ses tétons dressés tour à tour et lui qui monte, froisse les draps dans son poing, frappe le matelas, m’appelle, m’attend alors que c’est lui qui m’entraine quand il nous asperge, se contractant en saccades avec de petits cris de souris qui me font ouvrir les bras pour coucher avec précaution son grand corps et me blottir contre lui.

D’un coup, je frissonne et vais pour me lever mais, des mains et des jambes, il me retient fermement contre lui « je vais me nettoyer » « nettoyer quoi, Julien ? tu n’es pas sale et moi non plus ! ON nous a fait ainsi et nous n’avons rien à renier de ce que nous sommes. Reste » Il nous recouvre des draps et nous sombrons dans le sommeil, encastrés en cuillers et soudés par nos sucs.

Amical72

amical072@gmail.com

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