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Bêta Sigma

1 | Sélections

Comme à la fin de chaque entraînement, les vestiaires sentaient la sueur. Après s’être dépensés sur le terrain, des dizaines d’hommes se débarrassaient de leur tenue pour se promener là dans leur plus simple appareil. La plupart d’entre eux arboraient une puissante musculature et ne se privaient pas pour la mettre en valeur sous les douches. Ils laissaient pendre entre leurs jambes des organes génitaux de tailles et de formes variés, et puisque la pudeur restait à la porte, on interpellait quiconque cherchait à dissimuler ses parties honteuses en lui lançant un bon vieux : « hey la crevette, t’as peur de montrer ton asticot ». Ici, les regards en biais en disaient long sur l’importance que le mâle accorde à la longueur de son attribut viril, surtout quand il s’agit d’étudiants – la majeure partie étant adepte des beuveries, des folles parties de jambes en l’air et des expériences inédites.

Trystam s’était retrouvé catapulté dans ce monde bien malgré lui. Il avait attiré l’attention du coach Clarence le jour où il avait pris la peine de renvoyer une balle perdue, tandis que ses amis râlaient qu’ils allaient finir par crever ce fichu ballon si une bande d’écervelés s’amusaient encore à le leur lancer à la figure. La posture adoptée par l’étudiant, son mouvement du bras ainsi que la force qu’il avait mis dans son tir n’avaient pas échappé au regard avisé de l’entraîneur. Depuis un an qu’il essayait de redorer le blason de l’université de Chicago en entraînant des footballeurs, Bartholomé Clarence n’avait pas réussi à trouver un garçon qui vaille la peine qu’on le forme. Cette année, il comptait bien changer les choses. Il l’avait affirmé devant le conseil d’administration : 1993 serait leur dernier échec, et 1994 apporterait gloire et victoire à un campus trop souvent dénigré. D’où la longue campagne de sélection au succès tout relatif. Pourtant, un groupe de jeunes gens s’était bien présenté ce matin-là, sur le terrain aménagé à leur attention, et parmi eux le jeune Trystam Wells, peu sûr de lui, mais curieux de tenter sa chance, sans grand espoir, comme beaucoup d’autres.

Au terme d’une séance éprouvante durant laquelle son endurance, ses capacités motrices, ses réflexes, son aptitude au tir et ses connaissances des règles furent testés, il se changeait dans les locaux du complexe sportif universitaire en essayant de détourner le regard de la bande de mâles en sueurs qui se baladait autour de lui, sans le moindre vêtement. « Ne pas bander » était son maître mot, et il le répétait en boucle dans sa tête, le murmurant même parfois pour le rendre plus efficace. Mais si associer ce refrain avec l’image de sa vieille grand-mère Bessy lui semblait une bonne idée quelques minutes plus tôt, il n’était plus si sûr de l’efficacité de sa méthode à présent que sa peau effleurait celle des autres candidats. Leur épiderme irradiait la chaleur d’après-match, certains ruisselaient encore à la sortie des douches, et la tension était à son comble entre les jambes de Trystam quand le coach Clarence débarqua dans les vestiaires.

Avec son visage émacié, sa silhouette filiforme et son crâne dégarni avant l’âge, il émanait de lui un quelque chose qui n’était pas sans rappeler La nuit des morts-vivants. Il se glissait dans les pièces avec une agilité quasi-aqueuse, lui qui hurlait pourtant à pleins poumons sur le terrain, à tel point qu’il parvenait à terrifier des colosses bourrés de testostérone – du moins ceux qui se risquaient à commettre la plus petite infraction aux règles. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud, l’entraîneur portait constamment son maillot rayé noir et blanc, signe qu’il appartenait également à la sacro-sainte communauté des arbitres. Depuis qu’il avait obtenu ce titre, un an plus tôt, il n’avait qu’une obsession : devenir l’entraîneur de la meilleure équipe de football du pays, afin d’écraser les autres campus lors du tournoi de la Ligue Fédérale de Football Universitaire. Son rêve avait tourné court l’an passé, quand le groupe de branquignols qu’on lui avait refilé de force avait lamentablement échoué aux sélections. Bartholomé Clarence se prostitua donc lâchement auprès du conseil d’administration cette année-là, dans le but d’obtenir non-seulement des crédits viables, mais aussi le droit de constituer lui-même sa propre équipe, au terme d’une évaluation consciencieuse des compétences physiques de chaque postulant.

Il se matérialisa devant une bande de jeunes mâles excités comme des puces, et d’un simple coup de sifflet, il obtint un silence absolu. Les yeux rivés sur son porte-blocs, il énuméra les noms des joueurs retenus, sans autre formalité. Les mines déçues se succédaient, certains jetaient leur serviette sur un banc pour signaler leur colère et s’en allaient cul-nu remballer leurs affaires. Dans son coin, Trystam n’écoutait que d’une oreille, persuadé qu’en dépit de sa forme physique, des masses de muscles plus imposantes que lui seraient un meilleur choix stratégique. Il séchait ses mèches rousses au moment où, contre toutes attentes, son prénom résonna contre le carrelage blanc. Il leva alors la tête, cherchant des yeux la personne qui aurait pu l’interpeller – sans doute pour lui demander du gel douche. Il ne réalisa ce qui se passait que lorsqu’il croisa le regard du coach Clarence, et un sourire béat et incontrôlé s’étira soudain sur ses lèvres. Un ou deux gaillards qui passaient non loin lui donnèrent une tape sur l’épaule en signe de félicitation – marque de fair-play nécessaire dans le milieu – et le jeune homme ressentit le besoin de s’asseoir un moment. Il ne pensait plus ni à son érection naissante, ni à l’assemblée de nudistes qui se baladaient autour de lui. La nouvelle n’était pourtant pas si assommante : l’équipe de foot n’était pas vue d’un très bon œil après le fiasco de l’année précédente, mais pourtant, Trystam ressentait une joie intense à la pensée qu’on venait de l’intégrer, non pas pour son joli petit minois ou pour ses grands yeux verts, mais parce qu’on lui reconnaissait un véritable talent.

Les journées s’écoulèrent comme dans un brouillard à partir de cet instant. Ses amis ne cachèrent pas non plus leur surprise, car en dépit de son corps athlétique, l’étudiant restait svelte, pour ne pas dire fin, là où d’autres joueurs ressemblaient plutôt à des armoires à glace. Il entendit même une vanne sur le fait qu’une fois harnaché avec l’équipement réglementaire, il risquait de ressembler à un bibendum gonflé à l’hélium. Il se contenta de rétorquer qu’il préférait y ressembler à cause de l’hélium plutôt qu’à cause d’on-ne-sait quel produit anabolisant, ce qui cloua le bec de la plupart des fanfarons. Toute sa vie, Trystam avait dû batailler pour attirer l’attention de ses parents sur sa petite personne ; s’il avait été le centre de l’attention dans les premières heures de sa vie, lointaines et impossibles à se remémorer, l’arrivée de son cadet, un an plus tard, avait reporté le regard parental sur ce petit bambin. Depuis, Travis Wells, l’enfant prodige, était le cœur de l’univers familial, et bien qu’un benjamin ait fait son apparition il y a peu, le frère du milieu demeurait le plus charismatique, celui à qui tout semblait réussir – celui que l’on choisissait toujours en premier. En dépit de toutes les lois fraternelles et de tous les exemples shakespeariens, pour une fois dans l’histoire, un aîné se retrouvait piégé dans l’ombre de son successeur.

Fier comme un pou, Trystam se fit donc un plaisir d’appeler chez lui afin d’annoncer la grande nouvelle – c’était aussi une manière pour lui de rendre la chose plus réelle, et de l’acter en entendant le bonheur, non pas de sa mère, occupée à choyer les deux poussins qui vivaient encore sous son toit (bien que le plus vieux ait déjà dix-sept an et une réputation de queutard invétéré), mais plutôt de son père, avec qui il avait passé son enfance à jouer au ballon. Ce dernier fut si ému de la nouvelle qu’il ne put retenir un petit hoquet, et son fils sourit en l’imaginant les larmes aux yeux. La conversation se solda donc sur un élan de joie paternelle, ainsi qu’une promesse de venir à Chicago dès que la saison commencerait pour voir jouer leur talentueux garçon. Trystam ne fut jamais d’aussi bonne humeur qu’après avoir raccroché, persuadé qu’il serait le sujet de conversation principal de la soirée autour de la tablée familiale, et que pour changer un peu, Travis n’aurait plus qu’à la boucler et à aller baiser ailleurs en attendant que le vent tourne.

Même s’il aimait Travis, en dépit de leur rivalité, l’aîné désapprouvait les actes de son cadet, et le jugement qu’il portait sur lui avait quelque peu nui à leur relation, ces dernières années. Si Trystam avait été un adolescent taciturne mais doux, son frère posait davantage de problèmes à la famille – ou en poserait si les parents se décidaient à ouvrir les yeux sur les agissements de leur bébé d’amour. Un fils adorable, que l’étudiant avait un jour surpris en train de se griller un joint dans les toilettes du lycée, avant qu’il ne découvre l’usage qu’il pouvait faire de son pénis. Dès lors, le rouquin avait passé un temps considérable à surveiller les agissements de Travis, jusqu’au jour où il l’avait découvert en train d’enfiler l’un de ses meilleurs amis sur son propre lit. Amoral en plus d’être obsédé, c’en était trop. Quelques mois plus tard, les deux garçons s’étaient séparés sans un mot alors que le plus vieux quittait la maison, et depuis ils ne s’étaient pas reparlés. Aussi Trystam prenait-il un malin plaisir à mettre un sacré bâton dans la roue de la célébrité de son frère.

La frontière entre orgueil et fierté étant plus ténue qu’on ne le pense, le jeune homme fut vite rattrapé par l’angoisse de ne pas être à la hauteur. Le jugement du coach Clarence pouvait toujours se révéler défaillant, et l’aîné des Wells se ridiculiserait sur le terrain dès leur première séance d’entraînement. A l’instant où cette réflexion effleura son esprit, le temps se mit à passer beaucoup trop vite à son goût, et le dernier grain qui s’écoula dans son sablier imaginaire marqua l’apogée de ses craintes. Trystam arriva en avance dans le complexe sportif ce jour-là, les mains tremblantes et les jambes en coton. Et s’il n’avait pas le talent qu’on lui supposait ? Il serait alors une déception pour ses coéquipiers, mais également (et surtout) pour sa famille. Il ravala sa salive avec difficulté et s’aventura à l’intérieur d’un vaste dédale composé de plusieurs salles, pour la plupart encore plongées dans l’obscurité – des pièces destinées à la musculation, qu’il avait déjà visité à plusieurs reprises, mais aussi une piscine, une piste d’athlétisme couverte ainsi qu’une pléiade d’autres installations neuves dans lesquelles le campus avait investi lors sa récente rénovation.

Un panneau « réservé aux joueurs de l’équipe de football » laissa supposer au rouquin qu’il venait de trouver les vestiaires. Il tourna donc doucement le bouton et ouvrit la porte. Le silence pesant qui régnait à cette heure, ainsi que la semi-obscurité, l’incitaient à ne pas faire de bruit, pour une raison mystérieuse que seuls les adeptes des films d’épouvante comprennent. La situation ne s’améliora pas lorsqu’une lourde brume vint s’enrouler autour de ses chevilles, léchant ses tennis et le bas de son jean. L’air lourd sembla s’abattre sur lui, la moiteur imprégna ses vêtements en l’espace de quelques secondes, il sentit ses mèches lisses s’appesantir sur son crâne – les plus indisciplinées tombèrent même sur son front et devant ses yeux. Dans une telle atmosphère, il ne voyait pas à deux mètres devant lui, mais il n’envisageait que deux possibilités : soit l’on avait laissé couler trop d’eau chaude dans les douches, soit il s’était trompé de pièce et la pancarte n’indiquait définitivement pas les vestiaires.

Un bruit humide arracha un frisson au jeune homme, et un souffle frais lui hérissa l’échine, malgré la chaleur ambiante. Un déclic le fit sursauter, et la seconde d’après la lumière éclaira les lieux. La pièce n’était pas très grande. Un papier peint réaliste représentant des montagnes enneigées recouvrait les murs, et au centre, un bassin remplie d’eau fumante faisait office de bain relaxant, mais aussi de sauna, à en juger par la température. Une pile de serviettes éponges étaient posées non loin, et une grande main s’empara de l’une d’entre elle. Un torrent de vagues fut soulevées au moment où l’occupant quitta l’alcôve dans laquelle il flottait un instant plus tôt.

Un solide gaillard qui dépassait Trystam d’au moins une tête et demie se redressa, tout sourire. L’ovale de son visage se mariait étrangement avec son petit nez retroussé et sa grande bouche, lui donnant un aspect candide qui n’allait pas vraiment avec le reste de son corps. Ses sourcils, épais et noirs, obscurcissaient légèrement de grands yeux de biche. Une paire de prunelles vertes étincelaient en leur centre ; elles inspiraient une sympathie qui n’aurait pas eu autant de puissance si elle n’avait dépendu que de son sourire. Une rangée de belles dents blanches encouragea le rouquin à se montrer tout aussi avenant, mais il ne put tout de même s’empêcher de rester figé l’espace d’une seconde ou deux.

D’un geste de la main, le grand brun recoiffa grossièrement ses cheveux noirs en arrière, oubliant une simple mèche qui vint tournicoter au milieu de son front. Le bras se leva pour accomplir le geste, mais plutôt que de suivre son mouvement, Trystam contempla le biceps dégoulinant ; il s’accrocha à une goutte en particulier et suivit son mouvement le long de l’épaule, puis sur le torse imberbe, rougi par la chaleur et légèrement halé, comme si son propriétaire revenait de la plage. De petites rigoles se formèrent entre les pectoraux, certaines dégringolèrent sur les tétons cuivrés, d’autres empruntèrent le creux qui séparait les tablettes du beau sportif afin de sublimer ses abdominaux luisants. Les plus chanceuses parmi ces perles translucides se retrouvèrent prises au piège par la fine ligne de poils sombres qui s’étiraient sous le nombril, et elles se laissèrent ainsi glisser jusque dans le pubis taillé à ras.

Le rouquin ouvrit des yeux ronds comme des billes tandis que l’homme face à lui se hissait hors du bassin, laissant impudemment pendre une verge à demi-molle ; elle se baladait entre ses cuisses puissantes comme le ferait le balancier d’une horloge, suivie en rythme par une paire de bourses lisses et pendantes. Aussi sombre que le reste du corps, le service trois pièces n’était pas circoncis, et l’épaisse peau du prépuce recouvrait donc un gland un peu plus épais que le reste de l’instrument.

Quelle vision pour un jeune puceau ! La nature de Trystam différait de celle de son frère, et si ses besoins sexuels se faisaient ressentir avec de plus en plus d’intensité ces dernières années, il se refusait à accorder sa virginité au premier venu, simplement pour assouvir une pulsion charnelle. Néanmoins, comment ne pas être titillé par l’aiguillon du désir face à un garçon aussi séduisant. Le plaisir qui inondait son cerveau par l’intermédiaire de sa rétine s’interrompit lorsqu’une serviette éponge dissimula l’organe tentateur.

– Désolé, je pensais pas que quelqu’un prendrait la peine d’arriver en avance, s’exclama le grand gaillard sur un ton enjoué, alors quand j’ai vu que Clarence avait réservé le bain thermal pour nous, j’ai sauté sur l’occasion. Ça fait un bien fou aux muscles et ça évite les claquages avant l’entraînement.

Il acheva de nouer le bout de tissu autour de sa taille avant de tendre une main encore trempée en direction du rouquin. Ce dernier la saisit et la serra en souriant, timide malgré la bonne humeur qui émanait de son interlocuteur.

– Je m’appelle Liam Purcell, j’étais aux sélections en même temps que toi, mais je suis pas sûr que tu m’aies remarqué, t’avais la tête rivée sur tes pieds. A se demander comment tu faisais pour envoyer la balle ailleurs que dans l’herbe !

Trystam rit en se souvenant de l’angoisse éprouvée ce jour-là. Liam quitta la pièce et le jeune homme le suivit en contemplant son dos, ainsi que la bosse qui se dessinait sous la serviette, au niveau de son postérieur. Ce garçon n’était pas simplement beau, il possédait en prime un fessier à damner les dieux – même si l’étudiant, de son côté, connaissait ses atouts et savait que le sien valait bien celui-là. Jamais encore la brûlure ne s’était faite aussi intense au niveau de son bas-ventre, et la colonne de chair tendait son pantalon sans qu’il ne puisse l’empêcher. Le rouquin bandait comme un âne, et en dépit des pensées les plus repoussantes qu’il invoquait, aucune image ne parvint à éradiquer l’instinct lubrique réveillé par ce mâle. Chaque pas dans le couloir faisait bouger la serviette sur ses hanches, et même de dos, il donnait envie de dévorer la plus infime partie de son être – en particulier le petit trou dissimulé par les deux hémisphères galbés.

L’étudiant secoua la tête. Liam n’était sûrement pas gay. Un homme comme celui-là devait mettre trois filles par soir dans son lit, et les satisfaire en même temps. Loin d’être efféminé, le jeune Wells savait que l’apparence ne fait pas le larron, mais il gardait à l’esprit l’argument dont se targuait son frère : un homo sait toujours qui il peut baiser, et qui il ne doit pas draguer. Le sixième sens de Travis ne le trompait jamais, selon la légende, et il ne s’attaquait qu’à des mâles attirés par d’autres mâles, parfois même sans savoir, en se fiant simplement à son intuition. Trystam voyait cela comme un radar hormonal, et le sien – s’il existait – n’indiquait rien de bien concluant au sujet du beau Purcell. Et pourtant, avec un cul pareil, il aurait pu en encaisser des bites, à la chaîne. Même par devant, à en juger par une simple demie-molle, il possédait de quoi faire rêver quiconque se laisse pénétrer par une queue. Ainsi, le rouquin se prenait à rêver de ce corps qui marchait devant lui. Son frangin aurait déjà fait tomber la serviette pour sucer le morceau de Liam et jouer avec ses fesses, mais l’éducation de l’aîné l’empêchait de recourir à une telle méthode – à ce moment précis, il haïssait donc ladite éducation.

A mesure que Liam parlait (et il parlait beaucoup), l’atmosphère se détendait, et Trystam éprouva bientôt un plaisir plus spirituel en sa compagnie. Le gaillard brun ôta sa serviette pour enfiler sa tenue de joueur, et le jeune homme loucha sans vergogne sur l’instrument qui, même s’il avait perdu un peu de volume, demeurait a priori un tantinet au-dessus de la moyenne. Une pulsion le frappa lorsque son camarade enfila la pièce d’équipement la plus excitante qui soit : le jockstrap. Pourquoi a-t-il fallu que les footballeurs portent un truc si tendancieux ? soupira intérieurement le rouquin en admirant la cambrure que l’élastique donnait aux fesses de son coéquipier. Ce dernier se balada un moment dans cette tenue – une bosse mise en valeur devant, un cul souligné par un vêtement de salope en rut derrière – et alors qu’il tournait le dos à Trystam, le jeune homme n’y tint plus et avança sa main en direction de ces belles bosses pommelées, semblable à des melons et dotées d’une peau lisse et douce comme celle des pêches.

La porte du vestiaire s’ouvrit à ce moment précis, et le jeune Wells rangea précipitamment ses mains dans son sac.

– Attention les mecs, y a une pute en chaleur qui se trimballe le cul à l’air dans les vestiaires ! s’écria une voix à la cantonade.

Un garçon en tout point similaire à celui que Trystam s’apprêtait à tripoter entra dans la pièce, le sourire aux lèvres et un air goguenard sur le visage. Le rouquin fut d’abord frappé par la ressemblance entre les deux hommes, puis peu à peu, tandis qu’il dévisageait le nouveau venu, il lui trouva un certain nombre de différences avec Liam ; le visage était plus fin, un peu plus allongé, les cheveux certes aussi noirs, mais plus courts, disposés en épis sur son crâne, le postérieur semblait davantage aplati. Mais la grande différence se trouvait dans le regard : les yeux de Grant Purcell étaient aussi bleus que ceux de son jumeau étaient verts. L’un présentait une gentillesse et une sympathie inhérente qui justifiait qu’on l’aime immédiatement, tandis que l’autre écrasait par la présence et le charisme qui émanait de ses prunelles.

Le frère de Liam entra dans la pièce et claqua ouvertement les fesses de ce dernier avec un sourire carnassier. Trystam ressentit un petit pincement au cœur, certes parce que l’arrivée inopportune du grand gaillard – ainsi que du reste de l’équipe – le privait de ce moment d’intimité avec un garçon en passe de devenir son ami, mais également parce qu’il aurait adoré pouvoir caresser le cul de Liam Purcell, lui aussi. Ce dernier s’empressa d’ailleurs de s’habiller pendant que son alter ego enlevait ses vêtements et dévoilait à son tour une impressionnante musculature, en tous points identiques à celle de son frangin, jusqu’à la ligne de poils sombres qui descendait pour former un pubis autour de sa queue, également non-circoncise. La peau de Grant présentait un bronzage moins marqué et s’avérait plus claire, mais cela contribuait à faire la différence, ce qui ne doit pas être aisé lorsqu’on vit en permanence avec une autre version de soi-même. L’espace d’un instant, le rouquin eut pitié des jumeaux en songeant à sa relation avec Travis, car s’il ressemblait physiquement à ce dernier, ce n’était pas au point d’être quasiment identique. Il comprit alors que la coupe de cheveux de Grant, ses yeux au reflet azuré, son faux air gueulard et son charisme représentaient autant de moyen de se différencier du gentil et doux Liam, plus discret. Aussitôt, l’étrange duo Purcell parut beaucoup plus sympathique aux yeux du jeune Wells, et il décida de faire son possible pour s’entendre avec ces deux-là, en dehors des entraînements et de la cohésion d’équipe.

Le coach Clarence ne les épargna pas ce jour-là, et les joueurs se demandèrent chacun dans leur coin comment un être aussi filiforme pouvait hurler autant. Les méthodes dignes d’un esclavagiste des temps modernes en épuisèrent plus d’un, et un embryon de cohésion se forma contre lui durant la maigre pause qu’il leur offrit – peut-être le fit-il à dessein, pour renforcer leur esprit collectif. Toujours est-il qu’avant la fin de la séance, une équipe naquit et une franche coopération pointait déjà le bout de son nez. Trystam discuta avec ses camarades sans en oublier un seul, et on l’adopta aussi sans l’ombre d’un doute, lui qui savait se montrer social une fois la carapace de la timidité brisée.

L’entraîneur le nomma ailier droit dans l’équipe d’attaque, en binôme avec Liam, ailier gauche. Les deux garçons discutèrent en s’aspergeant d’eau, pendant que leur seigneur et maître remettait le poste le plus important entre les mains de Grant. Nommé quarterback, le gaillard devait assurer la stratégie de groupe, mener les matchs et commander une bande de grands gamins qui le respectaient d’ores et déjà, à la fois pour son talent sur le terrain, mais aussi pour son charisme et sa sympathie. Il rejoignit naturellement son frère durant le peu de répit qu’on leur accorda, et le rouquin s’aperçut vite que la jovialité faisait partie des caractéristiques de la famille Purcell. Sans son casque, Grant possédait néanmoins un aspect plus séducteur que son jumeau, et si l’un riait de bon cœur, l’autre souriait avec un air étrange sur le visage, comme s’il nourrissait constamment des arrière-pensées peu orthodoxes à l’égard de ses interlocuteurs. Pour sa part, Trystam n’aurait certes pas dit non à ce qu’on nourrisse un ou deux fantasmes à son sujet, d’autant plus que ses nouveaux amis se révélaient incroyablement excitants dans les tenues de l’université.

Les protections semi-rigides reposaient sur une combinaison en tissu, épaisse et moulante, qui permettait une meilleure mobilité ainsi qu’une souplesse que l’on ne possédait pas quand on était harnaché de haut en bas, tel un chevalier de la vieille époque. Le corps en V des Purcell se voyait ainsi recouvert, et plus d’une fois le regard du rouquin s’arrêta sur le postérieur désirable de Liam, ou encore sur le paquet de Grant. Une partie de son esprit attendait impatiemment le moment où ils retourneraient dans les vestiaires et où il aurait l’immense joie de les voir se déshabiller (encore). Seulement, le coach Clarence retint le quarterback pour discuter un moment avec lui, et en bon frère, l’ailier gauche l’accompagna. Trystam dut donc se contenter d’un spectacle affriolant, mais auquel il manquait une pincée de désir, comme un gâteau dont on aurait enlevé non pas une, mais deux cerises. Il engagea toutefois la conversation avec l’un de ses coéquipiers, du nom de Jonas Clarence – le fils de l’entraîneur, engagé parce qu’il s’avérait être un talentueux défenseur, croyez-le ou non – et ils quittèrent les vestiaires ensemble après une douche pleine d’œillades indiscrètes, des deux côtés.

Les jumeaux Purcell découvrirent donc avec un certain plaisir que leurs coéquipiers s’en étaient allés, et ils profitèrent de ce moment entre eux pour échanger leurs impressions, notamment au sujet du jeune Wells, qu’ils voyaient tous les deux comme un joueur talentueux, possédant un bon lancer, et qui s’avérait être un garçon sympathique une fois qu’on commençait à le connaître.

– En plus, tu as toujours aimé les roux, avoue-le, lança Grant au détour d’une remarque innocente.

– Sérieusement, ça n’a rien à voir, il est sympa c’est tout.

– C’est pour ça que t’a pas arrêté de reluquer son cul quand il te tournait le dos. Moi qui pensais que j’étais le seul à vouloir lui mettre ma perche.

L’image fit sourire l’ailier gauche et, sans crier gare, son quarterback de frère saisit son paquet pour y constater un gonflement.

– Mais il te fait vraiment bander, le Trystam, ma parole ! Je vais finir par être jaloux !

Le rouge monta alors aux joues du gaillard aux yeux verts. Son jumeau ne se trouvait qu’à quelques centimètres de lui et, peu à peu, leurs lèvres se rapprochèrent jusqu’à se rencontrer. La langue de Grant pénétra dans la bouche de Liam, mais ce dernier se recula brusquement.

– Je croyais qu’on avait dit qu’on ne le faisait pas sur le campus. Si on se fait choper…

– Quoi ? Qu’est-ce qu’on va nous faire à ton avis ? On baise ensemble, c’est pas condamnable.

– Légalement non, mais moralement… On vient d’arriver ici, je ne veux pas qu’on colporte des rumeurs à notre sujet, ou pire. Etre homo c’est déjà mal vu… T’as pas lu les journaux, ils disent que c’est un vice qui apporte des maladies.

– Seulement les feuilles de choux que lit maman, rétorqua Grant. Elle se farcit la tête avec des idioties, et elle va remplir la tienne à force. Et puis on sait tous les deux que tu préfères quand c’est moi qui te remplis, ajouta-t-il avec un petit sourire en coin.

Avec une lenteur mortifiante, le gaillard brun retira ses protections, puis le haut de son uniforme. Sa peau nue apparut, il fit jouer les moulures de ses muscles et passa un doigt sur l’un de ses tétons rosés – aussi large que ceux de son frère, mais plus clairs. Il posa les mains de ce dernier – encore couvertes par les gants de protection – sur son ventre rigide. Une moue lubrique tordait son visage et donnait une forme étrange à son nez retroussé, identique à celui de son frère. Il passa sa langue sur ses lèvres tout en continuant à onduler des hanches. Une barre qui ne faisait pas partie de l’équipement réglementaire distendait son pantalon ; Liam loucha dessus de plus en plus régulièrement, jusqu’à céder. Il n’avait jamais été capable de refuser quoi que ce soit à son alter ego, sans compter qu’à présent son frère l’excitait au possible. Il le laissa détacher sa ceinture, ses jambières et retira ses chaussures afin de pouvoir dénuder le bas de son corps. Le tissu tomba de lui-même, comme s’il voulait faciliter cet ébat interdit.

– J’adore te voir en jock, ça me fout une de ces triques, souffla Grant à l’oreille de son partenaire.

Il l’embrassa derechef puis, sans attendre davantage, il posa ses mains à l’endroit précis où elles adoraient être : sur le cul bombé de son jumeau. Il pétrit les boules briochées pendant que Liam lui ôtait à son tour son pantalon, dévoilant le même suspensoir réglementaire. Le pénis du quarterback prenait un volume tel que le sous-vêtement peinait à le contenir, et malgré son élasticité, encore quelques minutes et la queue risquait d’en déborder. Les sportifs ne s’en préoccupaient pas, trop occupés à se caresser mutuellement, quand ils n’admiraient pas leurs biceps. Au moment où Liam finissait de lécher le torse de Grant, ce dernier ne lui laissa pas le temps de retirer le haut de sa tenue, et il l’allongea sur le banc le plus proche. Sur le ventre, les fesses à l’air, le buste encore couvert par l’uniforme rouge et blanc de l’université de Chicago, l’ailier leva un regard enfiévré en direction de son frère, puis il cambra les reins pour lui offrir ses fesses charnues. Ses grands yeux verts avaient toujours eu le pouvoir de faire chavirer le cœur de son partenaire, mais depuis leur puberté, l’excitation prenait le pas, et les deux hommes, habitué à tout partager, appliquaient également cette partie de leur éducation à la sexualité – excluant à la fois les notions de morale et de famille afin d’offrir à l’autre un maximum de plaisir.

Le jockstrap de Liam se remplissait également et, sous le coup de l’envie, son gland se mit à produire une belle quantité de mouille qui vint auréoler le tissu blanc. Son amant ne manqua pas de remarquer ce détail : il saisit le paquet déjà gonflé et le malaxa jusqu’à ce que les gouttes de pré-spermes s’écoulent sur le banc pour y former une minuscule flaque. De sa main libre, il profita de sa position pour caresser le postérieur de son alter ego, puis pour faire glisser un ou deux doigts dans sa raie lisse.

– Tu attends quoi ? gémit l’ailier en attrapant à l’aveugle la tête de son coéquipier. Tu veux ma permission écrite pour me bouffer le cul ? T’en crève d’envie, et moi aussi, alors fais-le bordel !

Son jumeau devait avoir les hormones en éruption s’il s’énervait de la sorte, lui qui était habituellement si calme et posé. Grant continua un instant de le branler à travers le tissu de son sous-vêtement, avant de retirer le sien tout en posant sa langue sur le trou contracté qui n’attendait que lui. L’anus de son frangin, il le connaissait par cœur. La rondelle paraissait serrée, mais elle s’ouvrait au moindre coup de langue, avec une facilité déconcertante. Grant saisit sa verge, à présent libérée. Il la décalotta afin de mieux loger son gland rose dans sa paume, puis se mit à l’astiquer avec toute la vigueur dont étaient capables ses biceps. Les cris que Liam poussait ne faisaient que l’encourager davantage à passer son muscle moite sur le bouton de rose encore contracté. Le gaillard aux yeux bleus en écartait les replis, aventurait la pointe de sa langue dans le fondement de son partenaire et, la tête entre ses deux fesses si désirable, il lui choyait l’anus mieux que n’importe quel autre homme. Parfois, il lui léchait la raie entière pour mieux se focaliser ensuite sur l’épicentre de son plaisir – la pastille qui, léchée convenablement, pouvait le faire couiner jusqu’à ce que la sensation ne devienne trop intense et qu’il se décharge. La mèche bouclée qui tombait sans cesse entre les yeux de Liam se balançait au rythme de ses mouvements, et il lui fallait l’aide de son frère pour l’empêcher de trop gigoter et de tomber du banc.

Ce dernier finit d’ailleurs par relever son compagnon, lui arracher son maillot et embrasser le plus infime recoin de son torse nu. Faire l’amour avec son sosie est probablement une expérience des plus étranges, mais les jumeaux Purcell n’en étaient pas à leur premier rodéo, et ils comptaient bien se monter jusqu’à ce que leurs boules soient entièrement vides. Leur rapport ressemblait à s’y méprendre à un match de lutte dans lequel les deux adversaires, nus comme des vers, auraient passé leur temps à se plaquer contre les murs en cherchant à se dévorer mutuellement la bouche. Ils se pinçaient les tétons, s’attrapaient par les fesses, caressaient leurs bites en érection, se faisaient gémir, frappaient leurs pectoraux, contractaient leur ventre et se décoiffaient si fort que l’on aurait pu croire qu’ils cherchaient à s’arracher les cheveux. Les testicules claquaient entre leurs cuisses épaisses, leurs sexes se percutaient, et ils leur arrivaient de les branler ensemble en les enfermant dans une seule poigne ferme et vigoureuse.

Cette valse emplie de désir sauvage se prolongea jusqu’à ce que Liam laisse le dessus à Grant – comme à chaque fois qu’ils satisfaisaient leurs pulsions pleines d’amour, aussi incestueuses soient-elles. Le quarterback s’allongea sur le banc, exposa sa virilité tendue et la masturba en l’agitant afin de faire saliver son jumeau. Par instant, l’un de ses coups de poignet ramenait son prépuce sur le gros gland clair, mais il le rabaissait rapidement pour pouvoir caresser à sa guise cette pointe sensible qui lui offrait tant de plaisir. Les chibres des Purcell se ressemblaient comme deux gouttes d’eau : tous les deux longs, épais, avec un manche à la peau sombre, ce qui contrastait avec celle de Grant, et doté d’une pointe noueuse et large. Leurs tiges veineuses les rendaient particulièrement fiers, et imposaient le respect à leurs coéquipiers dans les vestiaires, bien que ces organes ne soient qu’un tantinet plus imposant que la moyenne, ne mesurant qu’une vingtaine de centimètres une fois poussés au sommet de leur forme – ce qui suffit amplement quand on veut prendre son pied. La similitude se prolongeait jusqu’à leurs couilles lourdes et pendantes, imberbes, et ils taillaient tous deux leur pubis à ras afin d’avoir une vue dégagée sur toute la longueur de leur organe.

Grant fit claquer sa bite dans sa paume, et tandis qu’il récoltait une énième goutte de mouille pour l’étaler sur la pointe de son épieu, son frère se plaça au-dessus de lui, la tête entre ses cuisses et l’entrejambe en plein sur le visage de son capitaine. Il laissa le soin à son jumeau de décider ce qu’il ferait de sa bite ou de son cul, se jetant pour sa part sur la grande friandise qui l’attendait. Il referma ses lèvres sur le seul engin qui, à ses yeux, vaille vraiment la peine qu’on le suce comme un chef. S’il avait déjà testé d’autres hommes – et donc d’autres queues – il ne se voyait entièrement satisfait que lorsque son frère était de la partie ; les autres s’étaient révélé n’être qu’une bande de couilles molles dotées d’un petit chibre misérable. Sa bouche engloutit d’abord la dragée turgescente, puis glissa sur une partie de la hampe pendant que la langue de l’ailier gauche glissait sur le gland de son partenaire, récoltant les épaisses gouttes de pré-sperme qui suintait du méat, et savourant le goût salé qu’elles déposaient sur son palais. Le jeune homme saisit également les prunes qui lestaient cette colonne de chair et il les malaxa en douceur, tandis qu’il faisait pénétrer l’organe le plus loin possible, jusque dans sa gorge, avant de le recracher pour ne pas s’étouffer avec. La pine ressortit couverte de salive, et plus raide que jamais. Liam l’empoigna et la branla quelques instants pour la contempler, avant de se jeter de nouveau dessus en montant et descendant sa tête à un rythme effréné.

La position convenait particulièrement à Grant, qui sentait sa verge entrer et ressortir de la bouche de son frère. Elle passait parfois dans sa gorge, et la contraction lui faisait lever le bassin ou lui arrachait un gémissement ; mais la plupart du temps, la langue experte de son camarade se promenait sur sa tige, tantôt simplement sur le gland afin de le stimuler et d’accroître les pulsations, et tantôt sur sa pine gorgée de sang pour jouer avec ses veines. La coquine en était à se promener sur la couronne de son gros bourgeon quand le quarterback réussit à reprendre suffisamment ses esprits pour réaliser que la matraque de son frangin lui tombait sur le visage, et qu’il avait également à portée de main son merveilleux cul, levé et disponible pour toute sorte de vices.

Se lançant alors dans un tête-à-queue endiablé, le gaillard aux yeux bleus pris en main la queue fraternelle, la dressa de manière à ce qu’elle tombe directement dans sa bouche, et il la laissa s’enfoncer jusque dans sa gorge avant d’entamer de réels va-et-vient avec sa tête. Les couilles de Liam pendaient à quelques centimètres de son nez, et il louchait parfois dessus en les caressant, mais son cul représentait une tentation bien plus affriolante. Il le malaxa, le pétrit avec fermeté pour renforcer la gaule de son jumeau, jusqu’à se faire piner la bouche par un véritable bâton de dynamite prêt à exploser. Son partenaire aurait sans doute poussé des gémissements mémorables s’il n’était pas occupé à se faire baiser par une bite similaire ; les bassins des deux hommes montaient et descendaient l’un dans l’autre, chacun avalant le mandrin dégoulinant de salive de son compagnon.

Les visages se contractaient, les muscles se tendaient, des cris de plaisir étouffés résonnaient dans le vestiaire, et enfin, après plusieurs minutes passées à jouer avec le sexe de Liam, Grant se décida à augmenter d’un cran leur ébat. Il passa un doigt dans la raie lisse, s’arrêta sur le trou, encore humide à cause de l’anulingus, et le massa avec la pulpe de son index, jusqu’à ce que le petit bouton sensible s’ouvre et que le capitaine puisse introduire une première phalange dans le cul de son frère. Ce dernier était toujours prompt à offrir son anus, et avec l’habitude, l’entrée de sa caverne s’ouvrait aisément lorsqu’on en connaissait le fonctionnement – et qui mieux que son jumeau savait comment écarter sa rondelle serrée pour s’amuser en lui ? A force de patience, l’index et le majeur lubrifiés par la salive pénétrèrent dans le rectum de l’ailier, son frère trouva – par instinct ou par expérience – en un instant la prostate sensible. Il exerça alors une douce pression dessus et la massa en exécutant un va-et-vient avec ses doigts. Tendu comme la corde d’un arc prêt à tirer, Liam gémissait de tout son saoul sans cesser de s’empaler sur le chibre qu’il avait en bouche. Il pompait la bite de son frère, tandis que ce dernier lui limait le cul de son mieux et usait de ses talents buccaux pour accroître son plaisir.

Les deux hommes n’y tinrent plus et, sentant que la jouissance arrivait à grands pas, ils cessèrent de s’enquiller l’un dans l’autre pour se redresser, rouges, en sueur, le visage luisant et le torse haletant. Ils s’embrassèrent fougueusement, caressèrent leurs corps pour en profiter jusqu’au bout, pendant qu’ils branlaient tour à tour leurs pines raides. Grant finit par plaquer son frère contre un mur et, d’une main, il s’astiqua le manche à une vitesse folle ; ses abdominaux se contractèrent, l’air mutin qui habitait constamment son visage laissa place à une petite seconde de plaisir, et il libéra son orgasme. Quatre giclées blanches, épaisses et fournies, se déversèrent sur le corps de son jumeau, qui ne tarda pas à ouvrir grand la bouche, frappé à son tour par la petite mort. Il expulsa autant de rasades que son alter ego, d’un acabit si semblable qu’on aurait pu penser que ce jus sortait de la même cuvée. Leurs cheveux sombres collés sur le front, le regard quelque peu hagard, les frères se donnèrent une accolade, s’accordèrent un ultime baiser et allèrent se nettoyer mutuellement sous la douche, épuisés par l’entraînement et l’après-match torride.

Pendant que les jumeaux Purcell riaient en rinçant les traces de leur jouissance sous les jets chauds, Trystam se glissa furtivement dans le vestiaire pour récupérer son déodorant ; le tube était tombé de son sac et avait roulé sous un banc sans que personne ne s’en aperçoive. Il avait donc fait demi-tour et, la porte étant entrouverte, il avait malencontreusement aperçu la scène qui venait d’avoir lieu. Au début, il avait pensé s’enfuir puis, poussé par une petite voix intérieure semblable à celle de son pervers de frère, il était resté. Les mains poisseuses à cause de ce qu’il avait fait en observant ses coéquipiers, il s’empressa de récupérer ce qui était à lui et de ficher le camp, rouge de honte à l’idée de s’être masturbé devant un tel spectacle.

Il emporta ce secret avec lui et, de retour dans le dortoir, il sortit derechef son engin, raide rien qu’en repensant à ce qu’il avait vu, et le lustra énergiquement, comme pour se purger des fantômes qui hantaient son esprit. A l’entraînement suivant, il ne dit rien à ses camarades, et fit de son mieux pour ne pas changer d’attitude vis-à-vis des Purcell. Ils se montrèrent extrêmement sympathiques avec lui, et à mesure qu’une relation de confiance se mettait en place, Trystam se jura de garder pour lui ce secret dont il était involontairement devenu le gardien. Il ne put toutefois pas se contenir et, à plusieurs reprises, il s’astiqua le manche en fantasmant sur le physique plus que désirable de ses amis, toujours avec une pointe de culpabilité.

La situation fut cependant chamboulée au milieu de l’automne, lorsque le coach Clarence annonça à l’équipe qu’il venait de prendre une grande décision, de manière à renforcer la cohésion de groupe. Désormais, ils n’étaient plus seulement des joueurs qui se rencontraient sur un terrain. Le document qu’on leur présenta confirma ce que leur annonçait l’entraîneur : le conseil d’administration faisait d’eux une fraternité. Ils allaient devoir quitter leurs logements universitaires pour apprendre à vivre ensemble.

Merci pour votre lecture ! N’hésitez pas à envoyer un petit mail si vous avez aimé et que vous voulez la suite, c’est le premier chapitre d’une histoire que j’ai écrite il y a quelques temps, j’ai encore beaucoup de chapitres en réserve !

Matt

matthieuGat@gmail.com

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